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chanson de la semaine › Scorpions - Still Loving You (1984) :rainbow:

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 higher and higher - steve

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Brenda Di Angelo
Brenda Di Angelo
avatar, crédit(s) › : jessica chastain, avendinchains
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arrivée › : 02/10/2019

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i don't sweat, i sparkle


âge › : trente-six ans
côté coeur › : présentement célibataire
occupation(s) › : animatrice d'une émission d'aérobic et de fitness
quartier d'habitation › : upper east side, manhattan

walkman › : dolly parton, 9 to 5 // hall & oates, you make my dreams


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MessageSujet › higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyVen 4 Oct - 22:22

date du rp › 11 janvier 1985
lieu du rp › studio d’enregistrement de la cbs, plateau 2B

merde. merde, merde, merde, merde, merde. putain de bordel.
pour la première depuis des jours, elle panique alberta. elle panique pour de vrai, sourire crispé, le pouls qui part en vrille, les joues qui s’échauffe. heureusement que gina, au maquillage a mis autant de rose sur ses joues que le père de noël dans la dernière pub pour coca-cola. putain de bordel de cul.
de cul oui, ah bah ça pour sûr, il en avait un. et pas des moindres.
mais pourquoi vito lui a rien dit ? pourquoi elle a pas demandé aussi ? ah oui, parce qu’elle est désespérée et qu’elle saisit n’importe quelle opportunité pour passer sur le devant de la scène. peut-être bien que son ego la perdra un jour.
en attendant, elle s’y attendait pas. clairement pas. elle est arrivée en retard sur le plateau, aujourd’hui, la faute à carl qu’était pas foutu de venir la chercher à l’heure à son appartement, sous le prétexte bidon qu’il est caméraman, pas chauffeur de taxi. du coup, on l'a préparée en vitesse, une bonne couche de fond de teint, ses hanches plongées dans un body de sa dernière collection automne-hiver et des boucles d’oreilles aussi lourdes que deux balles de golf qui pendent à droite à gauche. c’est qu’une fois installée sur le canapé en cuir noir du présentateur qu’elle a réalisé l’étendu de la situation.
c’est quand il a prononcé les mots fatidiques, qu’elle a commencé à voir flou. « mesdames et messieurs, accueillez à présent l’étoile montante du roller derby, capitaine des champions en titre, les cry baby, plus rapide que l’éclair, bien plus beau que ma femme debby -désolée chérie- laissez moi vous présenter steeeeeeve kirby ! »

steve kirby.
steve putain de kirby.
comme dans elle-a-couché-plusieurs-fois-avec-lui-steve-kirby.

elle a viré rouge, puis blanc.
il avait pas l’air plus malin qu’elle dans sa tenue de jammer à faire pâlir d’envie les choristes de prince.
merde.
il est toujours aussi mignon.

elle était perdue, brenda.
elle a paniqué, brenda.
elle a fait semblant de jamais l’avoir rencontré, brenda.
elle a serré les fesses, fort, fort. elle a souri avec encore plus de force.

et puis elle a lâchement fui vers les coulisses à peine la caméra coupée.

du sucre. du sucre. du sucre.
il lui fallait du sucre.
ou trois shots de tequila, mais elle règlerait ce besoin plus tard au bellini’s.

que dieu -quel qu’il soit- bénisse le stagiaire qui a installé le buffet à l’arrière du plateau. un oeil à gauche, un oeil à droite et alberta renoue avec ses habitudes alimentaires qu’elle ne montrera jamais face caméra. ça briserait le mythe, voyons.
un beignet fourré à la confiture dans une main, une cigarette prête à allumée dans l’autre, elle se retourne à toute allure dans l’espoir de choper un technicien qui se faufile par là pour lui emprunter un briquet ou une allumette. et c’est là qu’elle le voit, face à elle, son air d’ingénu, de petit ange tombé tout droit du ciel toujours plaqué sur son visage.

- salut… sven. steven. ça fait longtemps dis donc.

elle tousse. c’est qu’elle détourne rarement les yeux, brenda. mais là, c’est différent. c’est steve.

- sympa ta…ahem… ton look.

et merde, merde merde merde merde.
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Steve Kirby
Steve Kirby
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âge › : 26 ans.
côté coeur › : c'est qu'il en rêve le jour, c'est qu'il y pense la nuit, c'est que y'a l'envie de faire de la poussière d'étoiles avec les gravats.
occupation(s) › : champion de roller derby qui compte les bleus comme les étoiles qu'explosent la nuit, capitaine sans couronne des cry baby, multi-tâches au sein du starlight.
quartier d'habitation › : greenwich l'acidulé.

walkman › : kajagoogoo - too shy // bananarama - cruel summer // phil collins - sussudio // new order - blue monday // fleetwood mac - go your own way


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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptySam 5 Oct - 18:29

date du rp › 11 janvier 1985
lieu du rp › studio d’enregistrement de la cbs, plateau 2B
l'est pas sûr, steve, d'aimer la lumière blanche des projecteurs et de se sentir fondre, façon ailes de cire projetées en plein soleil. l'est pas sûr, steve, de ce qui se passe sous ses yeux quand il la voit débouler en boulet de canon prêt à ravager la coque du prochain bateau. l'est pas sûr d'accuser le coup, l'est plus sûr de rien du tout. alors quand l'interviewer en largue des bonnes, il se contente de rire un peu, alors quand l'interviewer pose des questions foireuses, il se la joue en monosyllabes, en tête qui va de droite à gauche ou de haut en bas. même quand y'a les démonstrations il évite de trop penser, parce que y'a que les mouvements qui doivent prôner. même quand brenda enfile des patins à roulettes, qu'elle enfile le casque plastique et qu'elle menace de se tauler. même quand lui, il est obligé de faire une petite démonstration sur scène et de suivre ses mouvements aussi élastiques qu'éclatés. l'a mal un peu partout, steve, un peu aux muscles, un peu au coeur aussi, dans le fin fond de son crâne qui remet en avant une période révolue. faut dire qu'elle était sympa à caler sous une dent à la manière d'un chewing-gum à la menthe. alors quand tout s'arrête, il pousse un profond soupir, ravale sa propre langue pour éviter de buter contre des mots qui auraient de quoi se faire un coup du lapin, il avance, il cherche.

elle l'a jeté en kleenex, brenda, elle l'a jeté dans une poubelle sans sachet et elle l'a laissé pourrir au fond avec en surplus son café et ses mégots de cigarettes fines, si fines qu'elles pourraient être utilisés pour être glissées dans le chas d'une aiguille. tee-shirt remis convenablement - il s'est pas emmerdé avec les salamalecs, steve, l'a pas eu la foi d'enfiler le costume de pingouin pour sublimer sa petite taille - il cherche, il ouvre quelques portes, s'excuse quand il dérange. puis il lui tombe dessus, à nouveau, encore, haussement de sourcils - faut dire qu'elle a pas changé, qu'elle continue de flamboyer et qu'elle boit l'essence au goulot pour se propager jusqu'aux forêts.

- hmhm.
- salut.


sourcils qui se froncent, y'a quand même un sourire qui vient se frayer un chemin jusqu'à sa bouche. y'a malgré tout ses bras qui se croisent sur son torse maigrelet, il se mord un peu la joue du bout des dents - il sait même pas par où commencer, et c'est même pas une question de colère ou de regrets, seulement du ridicule de situation. il baisse un peu la tête, se marre discrètement, steve, puis pousse un soupir.

- ça fait longtemps, brenda.

y'a que brenda pour les paillettes, y'a qu'alberta une fois que les portes sont ouvertes.

- t'as -
- pas l'air bien.
- t-t'es toute pâle, ça va aller ?
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Brenda Di Angelo
Brenda Di Angelo
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyDim 6 Oct - 7:18

date du rp › 11 janvier 1985
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steve c'est la jeunesse, steve c'est la candeur.
il a une petite tête de chérubin, du genre qu'on aimerait prendre sous son aile. qu'on aimerait toujours avoir avec soi, dans ses poches.
un steve de poche.
brenda, elle sourit rien qu'à l'idée.
c'est qu'elle s'en voudrait presque, la rousse. c'est qu'elle serait à deux doigts de culpabiliser, la vieille.
c'est un gars bien steve. et elle a seulement fait ce qu'elle fait avec tout : elle voit, elle veut, elle prend et puis elle jette. enfant capricieuse qu'est jamais contente de son cadeau de noël, elle se lasse des gens comme d'autres d'une chanson.

mais elle était quand même jolie leur chanson. c'était pas une harmonie parfaite, y avait deux trois accrocs, des notes qui faussent la mélodie. mais ça reste une belle sonate des amours, une balade des sens, un interlude charnel.

bordel, c'est ça le remords ? c'est comme ça qu'on se sent quand on se rend compte qu'on a pas fait quelque chose de bien ?
ça donne pas très envie, comme sensation.

alors c'est l'ego et la fierté qui la rattrapent.
elle avait pas le choix. elle avait pas d'autres solutions. avec les années, elle faiblit brenda. tellement que steve, il sait. il sait tout, il sait trop. il sait pour alberta.

c'est le sang qui quitte subitement son visage, un donut toujours à la main pendant que le champion de roller se marre sous sa cape.

- Je... Je...


tête a chiotte et face de pipe. il lui arrive quoi, à la reine du lycra ? c'est qu'elle va bientôt se mettre à bégayer. ils seront pas rendus si c'est le cas.

elle repose son donut d'un air presque solennel si elle en avait pas sucre pleins les doigts.
sensation de malaise, dans l'ambiance, l'air autour d'eux et aussi dans le fond de ses entrailles. cest gluant, c'est lourd et ça fait remonter la pression d'un bar.

- J'ai besoin de te parler, je crois.

c'est plus l'esprit qui cause, c'est la conscience qu'a prit un aller simple pour les limbes. elle sait pas ce qu'elle dit, brenda, elle sait pas ce qu'elle a à dire. c'est comme si elle était en dehors de son corps.

elle en a pas la sensation, elle sait pas comment ni pourquoi, mais la dernière chose qu'elle se voit faire, c'est l'attraper par première main qu'elle trouve pour le tirer vers la première porte sur leur chemin.

c'est une loge d'habillement et de maquillage. où, pour une raison obscures se trouve également les marionnettes du muppet show. la grenouille les jauge d'ailleurs du regard, un air mi surpris mi médisant dans ces yeux de verre.

elle croit devenir folle, brenda. elle perd les pédales. çaa y est c'est la fin, un aller sans retour pour la sénilité.

- Je suis désolée, Steve.

elle croit. elle pense. elle en est presque sûre et pourtant sa voix est ramollie d'incertitude. un peu comme une adolescente de 14 ans devant le poster d'harrison ford.
pourquoi elle veut s'excuser déjà ? elle sait plus trop. tout est flou autour d'elle. elle voit plus que Steve.
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Steve Kirby
Steve Kirby
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyDim 6 Oct - 16:54

date du rp › 11 janvier 1985
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il saurait pas dire ce qui se joue exactement entre brenda et alberta, ce qui fait la balance. n'empêche qu'une sait attirer les foules, là où l'autre laisse claquer un semblant de rire mauvais pour mettre sur le tapis la vieillesse de son identité. ça se croise plus trop dans les rues, les alberta, parce que ça sonne comme la grand-mère trop enfoncée dans son siège à regarder le feu de cheminée s'éteindre pour la quinzième fois de la journée, parce qu'alberta ça perd en glamour, ça perd en jolis contours. alors que brenda ça claque, ça rappelle la donzelle de ce film, de cette émission aussi, ça met même en avant cette reine du bal de promo qui défend autant les animaux que les homos avec ses jolies bouclettes blondes. y'a l'une, y'a l'autre, ça s'entremêle et il saurait même plus dire ce qui se cache derrière ses quelques os et ses quelques nerfs qui pendouillent. y'a trop de mystères qui s'échappent des yeux de brenda, ça fond pas, ça pleure pas non plus même si c'est pas loin de former des larmes. alors il se laisse faire steve, l'a pas le courage de gueuler, de lui hurler à la face à quel point il est énervé, outré d'avoir été jeté de sa chambre trop grande pour une seule personne, à quel point elle aurait pu avec un peu plus de temps, lui briser le coeur. n'empêche qu'il s'y sent pas, qu'il se voit pas balancer les armes ensanglantées à sa face, parce que l'amour ç'avait même pas sa place, parce que l'amour c'était jurer des roses chaque matin et promettre un soleil dès six heures avec ses piafs sur le balcon. il l'aimait bien, brenda, juste assez pour qu'ils puissent causer, juste assez pour qu'ils puissent se marrer, juste assez pour qu'ils se tolèrent et se balancent pas des pierres contre les carreaux.

y'a les sourcils qui se froncent, y'a le dos qui craque un peu quand il fait un mouvement vers l'arrière, y'a la stupéfaction aussi qui vient jouer de sa face ronde - il s'attendait pas à un mea culpa, steve, à une critique à la rigueur, à une moquerie éventuelle, à un aveu sur l'âge de brenda. il s'attendait pas, il en reste un peu con.

- oh.

silence.

- b-b-b-

inspiration, expiration, c'est le palpitant qui joue les récalcitrants, qui veut pas prendre le même tempo que sa mâchoire et sa langue qui se perdent dans son gosier.

- bah.
- heu.
- t'es pardonnée ?


tête qui se penche sur le côté façon chiot qui bite pas un poil de ce qu'on lui raconte, il papillonne des cils, sent la cape du malaise venir l'enrouler autour du cou. il étouffe un peu, steve, il tapote du pied puis s'arrête, passe une mimine dans sa nuque pour la gratter un peu.

- c'est d'l'histoire ancienne,
- d-de toute façon je m'doutais qu'on aurait pas d'maison sur le lac,
- ni même d-de chien, dommage, j'l'aurais bien appelé chewbacca.


bras qui reviennent se croiser, il s'enlace dans sa propre carcasse, steve, pour retomber un peu sur ses pieds, parce qu'il commence à avoir chaud et que ça le gêne plus que de raisons.

- je m'demandais ce que tu dev'nais d'ailleurs,
- parce que bon, j'regarde pas trop les émissions d'aérobic.


l'est pas doué pour les grands écarts, l'est meilleur pour les coquards.

- m-m-mais tout va bien hein, sérieux tu m'stresses on dirait,
- qu'tu viens d'apprendre la mort d'un proche.
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Brenda Di Angelo
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyDim 6 Oct - 20:26

date du rp › 11 janvier 1985
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c’est qu’elle sait pas pourquoi elle fait ça, brenda. c’est qu’elle sait même pas ce qu’elle fait.
elle comprend pas, elle comprend pas ce qui lui arrive. c’est comme si on avait déconnecté son esprit et sa conscience de son corps.
peut-être que c’est son âge.
ouais, ça doit être ça.
dégénérescence.
sénilité.

ça peut qu’être la seule réponse. ça lui ai jamais arrivé, avant. elle a jamais connu ça, elle a jamais senti ça.

brenda, c’est pas une passoire, c’est pas un artichaut. brenda c’est une muraille de chine, une porte en acier. c’est un roseau. souple, qui se brise pas. qui faiblit pas. qui ressent pas grand chose, a priori. qui refuse de ressentir grand chose, en réalité.

mais là, elle se retrouve debout, dans une pièce pleine à craquer de froufrous et de volants, chancelante sur ses deux jambes, plus pâle encore que casper, le gentil fantôme de ses livres pour enfant.

et de fantôme pourtant y en a un juste en face d’elle. qu’est réapparu de nul part, comme sorti d’un vortex, d’une faille espace temps. un reliquat de relation, presque amortie, presque avortée, une petite cicatrice qu’elle pensait avoir largement oubliée.

parce que c’est le cas, en général.
elle les oublie, brenda. elle en profite, elle s’amuse, elle se sent jeune et en vie. puis, comme atteinte d’un alzheimer des relations humaines, les souvenirs deviennent évanescents, les noms ne sont plus que des traces de craies sur le bitume, effacées petit à petit par la pluie qui tombe de temps à autre sur la ville.

mais steve, c’est pas pareil. il est pas comme les autres, steve.
steve,

il est gentil.
il est doux. c’est comme un gamin, un peu fou, pas le moins du monde fourbe, honnête et diplomate, sensible et sensé. c’est un homme-enfant, qu’a pas vraiment finit de grandir, qu’elle souhaite d’ailleurs ne jamais vraiment voir vieillir.
il a le regard mielleux, steve, le ton apaisant. il est même marrant quand il s’y met.

mais il était pas pour elle, steve.
il méritait mieux, il méritait quelqu’un. quelqu’un d’autre, quelqu’un qui soit vraiment là.
pas brenda.
peut-être alberta, dans une autre époque, une autre dimension.

mais c’est trop tard, la locomotive a déjà quitté la station.

elle fait les yeux ronds d’ailleurs, brenda. elle cligne des paupières, de ses cils pleins de rimmel.
t’es pardonnée.
elle s’y attendait encore moins qu’à sa présence sur le plateau. c’est sorti avec un peu d’incertitude, un peu d’incompréhension.

pis c’est qu’elle se met même à sourire, l’animatrice tv. d’abord un sourire triste, un peu contrit, qui progressivement devient amusé, qui rejoint les plis de ses yeux.

- de toute façon, je suis plus villa en bord de mer que maison au bord d’un lac. même si je retiens l’idée du chien, tant que c’est pas un bichon frisé.

elle hait les bichons frisés. ils ont un air condescendant. rodrigo, l’animateur des cours d’aérobic de la nbc en a un. il l’a appelé brutus.

elle tique d’ailleurs sur le même mot, quand steve se met à parler de sa carrière.
encore que, carrière. c’est qu’un mot parmi d’autres. c’est pas l’avenir glorieux sous les projecteurs auquel elle aspirait gamine, sinon, ça ferait belle lurette qu’elle passerait ses nuits pendues aux bras de clint eastwood, à siroter des mimosa avec un carré hermès autour du cou, un peu façon grâce kelly hollywoodienne.

elle se racle un peu la gorge, pour faire passer le sujet de conversation. c’est qu’il fait chaud, tout d’un coup.

- je fais des choses, par ci, par là.

j’essaie d’en faire qu’elle voudrait dire. mais la vérité, c’est qu’elle a plutôt l’impression de marcher sur des charbons ardents, d’être prise sur un fil suspendu entre deux falaises et que le moindre accroc, la moindre vague de vent peut la faire sombrer dans l’oubli.

et elle en a peur, de l’oubli.

- pas grand chose d’extraordinaire. je suis pas encore championne de fitness du pays.

elle lui sourit un peu. c’est vrai qu’il a changé quand même steve, depuis le temps. y a ce petit éclair de défi dans ses yeux. de la rage au ventre, de la victoire pleins les rêves.

- j’ai jamais assisté à une compétition de roller derby.

elle sait pas trop pourquoi elle dit ça, elle sait plus vraiment ce qu’elle dit tout court. c’est pas qu’elle veut lancer des perches, c’est pas qu’elle veut grapiller des invitations. mais plus elle le regarde, plus elle a des vertiges. c’est comme si le temps, carnassier, la rattrapait subitement.

- si, si ça va. je vais bien. ça va, vraiment. je crois. je vais bien.

elle se surprend à se répéter, à radoter comme une grand-mère. finalement, elle va peut-être pas si bien que ça. y a le malaise de la situation, y a les yeux scrutateurs de kirby, y a des émotions refoulées auxquelles elle a jamais laissé libre court avant.
pourtant y a pas mort d’homme.
peut-être bien mort d’âme.

- si j’ai l’air pâle, c’est gina, du maquillage. elle avait plus la bonne teinte de poudre pour ma carnation.

excuse bidon. toute l’Amérique sait qu’elle porte la numéro 00, albâtre. Plus clair que ça, c’est le teint laiteux et translucide du cadavre.

elle se racle encore la gorge. à force, elle en crachera ses amygdales.

- en tout cas. ça me fait plaisir de savoir que ça fonctionne pour toi. tu le mérites, steve.

c’est que le jury est à deux doigts de lui adresser l’oscar de la meilleure scène mélodramatique. encore un peu et elle se mettrait à chanter entre deux manteaux de fourrure.
puis elle se rappelle qu’elle a encore sa clope entre deux doigts vernis. elle zieute le tube blanc encore immaculé puis elle le pointe dans sa direction.

- t’aurais du feu, par hasard ?

presque sûre que c’est interdit de s’en griller une dans la loge des costumes - faudrait pas que le corset à paillettes de dolly parton renifle la fumée. mais brenda, elle est plus vraiment à ça près.

elle fait les cents pas dans la pièce éclairées aux néons blancs, elle sent la gêne, le silence et le poids des regards.
bordel de merde, qu’est-qu’ils font là, encore ?

c’est comme si elle revenait à elle, qu’elle retrouvait ses esprits.
elle regarde en direction de la porte.

- merde. désolée steve, je- je sais pas pourquoi j’ai fait ça. je sais pas. t’es certainement attendu quelque part et on devrait- on pourrait-

elle gesticule encore un peu plus. finalement y a encore pas mal de brume là-dedans. plus nuageux qu’un paysage des highlands au petit matin. enfin, elle pense. elle était jamais en écosse. elle a trop peur qu’on la force à bouffer du haggis.

elle soupire, elle essaie de reprendre son calme.

- tu voudrais qu’on rattrape le temps perdu ? je veux dire, enfin, discuter. causer. comme deux adultes normaux. enfin, presque normaux. enfin, je veux dire- bref, si tu veux.

elle est où l’éloquence, la confiance en soi ? impossible de remettre la main dessus. désertion totale des fonctions primaires. c’est plus qu’un robot désynchronisé. et le système est bien en train de planter sévère.
faudrait songer à rebooter.
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Steve Kirby
Steve Kirby
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyLun 7 Oct - 20:07

date du rp › 11 janvier 1985
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c'est sûr qu'elle est pas faite pour le petit chalet dans la montagne, pour les hivers blancs et les sorties qui ont pour unique but d'admirer la nature. il la voit mieux au soleil, à se cramer jusqu'à en devenir rouge, posée sur un transat à siroter son cocktail dans une noix de coco. vision caricaturale qui l'amuse, qui lui va si bien, à brenda, qui lui sied au teint comme le rouge à lèvres s'accorde parfaitement à sa bouche jadis embrassée, jadis victime de baisers tantôt simples tantôt enflammés. souvenirs qui viennent retaper contre les parois de son crâne, il la laisse débiter, le coeur qui crépite et cherche quelques vieilles étincelles pour le raviver. il enfonce ses mains dans les poches de son jean, se mord la langue en hochant la tête, il a envie d'éclater de rire, de lui claquer la main dans le dos et lui promettre des jours plus heureux. pourtant il la boucle, pourtant il aime quelque part avoir droit à à des paluches jointes qui versent quelques prières. il garde son sourire, steve, incapable d'en faire autrement, de raconter des cracks un seul instant. il jette quand même un oeil autour, se plaît à admirer les jolis atours, les robes à sequins, les costumes rougeoyants ou d'un noir déprimant.

- ah mince, gina,
- pas cool, pas sa faute aussi,
- m-mais si ça va, c'est
- génial.


faudrait pas qu'il la voit pleurer, brenda, parce que ça irait pas, parce qu'elle y laisserait des traces de mascara sombre et parfois bleu, parce qu'elle peindrait sur ses joues des sillons jusqu'à son menton, parce qu'elle ferait oeuvre d'art, performance à elle toute seule. il préfère se la visualiser sous un torrent de boules à facettes, à continuer à jouer des rythmes, à grimper puis descendre de ses guibolles, engager le cours en claquant sa plus belle chevelure au tapis.

- n-nan j'fume pas,
- j'évite, j'voudrais pas, t'sais
- avoir une quinte de toux sur la piste.


claquement d'un clin d'oeil entendu, il aura beau fouiller, il pourra pas lui refiler ce qu'elle voulait, il a même pas la prestance du magicien qui sortait de son chapeau un maudit lapin.

- ouais bah...
- on peut s'prendre un café ?
- si t'as rien à faire là,
- ou un autre jour, comme tu veux.


épaules qui se haussent, il joue avec le fond de ses poches à se donner l'apparence d'un minot qui sait plus où se foutre face à sa bêtise.

- ou un thé, ou -

il sèche. il donne un coup de tête dans l'air, donne la flèche qui pointe vers la clope.

- ou quelqu'part de plus discret,
- pour qu'tu puisses fumer et échapper à tes fans.
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Brenda Di Angelo
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyLun 7 Oct - 22:32

date du rp › 11 janvier 1985
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on dirait une adolescente de quatorze ans, brenda.
c’est qu’elle a les mains qui commencent à devenir moites. la sueur qui commence à perler au bas de sa nuque.
elle a pas l’habitude d’être gênée. insupportable comme sensation. impression d’étouffer à petit feu.

elle a presque envie de lancer un regard vers le ciel, vers le seigneur tout puissant, tout seul, tout là haut. histoire de lui dire : c’est bon, j’ai compris la leçon, promis, je recommencerai plus.

elle est pas comme ça, brenda. elle connaît pas le remords. elle connaît pas le palpitant qui saute, la boule au fond des entrailles, qui s’étire jusqu’à la gorge. elle connaît pas le malaise qui s’empare d’elle. elle connaît pas la langue qui perd les pédales, les pensées qui s’emmêlent, les pieds qui marchent plus droit.

mais y a quelque chose chez steve, y a quelque chose qui fait que.
qui fait que ça va plus très bien. qui fait que ça pose des questions. qui fait que ça a envie, pour une fois dans sa vie, de faire les choses bien.

c’était pourtant pas une résolution de sa nouvelle année.
arrêter les mai thaï le mercredi soir, oui.
manger plus de légumes verts, oui.
se comporter comme un être humain décent, c’était pas dans les plans.

c’est peut-être symptomatique, finalement.
genre de choc post-traumatique, post-dramatique. c’est qu’en général, elle utilise pas des balles à blanc. et même si elle lui a pas troué le coeur, elle l’a roulé dans la boue comme un vieux morceau de bois flotté recraché par la mer.

et avec deux années de recul, deux années de déni, peut-être qu’elle comprend enfin. on peut peut-être bien faire ça à quelqu’un.
mais pas à steve.
y a trop de candeur dans tout son corps pour supporter ça. y a trop de lumière qu’éclaire son âme pour être noircie par la sienne.

- un café, oui, c’est bien un café.

avec pas mal de rhum, qu’elle a envie d’ajouter.
oh, et puis zut, tant qu’à faire.

- peut-être un peu amélioré, ça ferait pas de mal.

elle détaille son visage, ses traits encore juvéniles. il est comme une fontaine de jouvence, steve.
même si dans le même temps, il a la même gueule d’un chiot labrador qui sait plus après quel jouet courir.

- j’habite encore au même endroit, tu sais, pas loin d’ici, sur la 65ème.

les mots ont à peine frôlés ses lèvres qu’elle se refroidit. c’est peut-être pas une si bonne idée de revenir sur la scène du crime. ou alors, c’est peut-être bien la seule façon de se repentir, face à ces démons.

- enfin, si ça te dérange, on peut aussi aller ailleurs, même s’il fait pas encore assez sombre pour l’ouverture du bellini’s.

suffira de prendre un yellow cab, direction l’upper east side. ou d’appeler carl. il devrait avoir terminé sa sieste d’après match de base-ball, depuis le temps.
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Steve Kirby
Steve Kirby
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyMer 9 Oct - 13:22

date du rp › 11 janvier 1985
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il a l'impression d'apprendre à marcher, steve, d'essayer de comprendre comment tenir sur ses pieds et comment en mettre un devant l'autre. il a pas encore chuté, alors il avance quitte à se bouffer un pied de table, alors il avance quitte à finir le pif contre le carrelage. c'est pas qu'il joue avec le feu, c'est qu'il est déjà tellement attisé qu'il a plus à avoir peur qu'il fasse froid - plus aven brenda. elle se taille pas en douce, elle fuit pas avec son verre entre les doigts qui renifle l'alcool à en tomber dans les vapes. elle en mène pas large elle aussi, elle ressemble à une gamine qui trifouille sa robe de messe pour faire passer le temps, et qu'a peur de ce que dieu pourrait lui faire lorsqu'elle lorgne sur son voisin de classe. tête qui se hoche, y'a quelques souvenirs qui se mêlent au présent, il se souvient encore de la dégaine de son pieu et du matelas de trop bonne manufacture - si bien que son dos en sent encore la différence.

- chez toi ça m'va,
- et le bellini's, connais pas.


l'a pas idée de ce qui traîne la nuit, même s'il sait que y'a les rats qui s'enfuient dans les poubelles, un bout de steak dans le bec. il préfère les lueurs du starlight, les roses, les violettes, les jaunes, les vertes, les bleues. il en sort quand brenda suit la danse, il fait à peine gaffe à la donzelle qui bosse sans doute sur le plateau.

- j'pensais pas avoir une si mauvaise influence sur toi,
- si tu t'mets à boire à cause de moi...


mauvais jeu d'acteur, rire dans les prunelles et tête déformée mélodramatique rappelant les masques de la comédie, c'est que brenda sans la recette améliorée, elle arrive pas à tenir le bon bout. elle arrive même plus trop à sourire, à faire la sans bavures devant l'écran.

- bah,
- pas grave,
- c'est presque flatteur.


silence.

- o-ou pas du tout,
- mais, j'te suis,
- j'connais pas l'chemin depuis c'bâtiment,
- j'y suis jamais allé, sauf aujourd'hui.
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Brenda Di Angelo
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyMer 9 Oct - 19:16

date du rp › 11 janvier 1985
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ils quittent les fourrures et les costumes à paillettes à peine la proposition acceptée.
c’est qu’ils commençaient un peu à suffoquer, là-dedans.

mais l’air devient plus léger, au moins. plus doux qu’avant, en tout cas. steve lui lance même une petite boutade, avec son regard de cocker amusé.
elle lui répond par un petit sourire. elle est pas sûre de pouvoir retenir son palpitant au bord de ses lèvres si elle l’ouvre maintenant.

elle s’enfonce davantage encore dans son mutisme, pendant que l’autre mutin tend son bras vers le couloir, pour qu’elle leur serve de guide.

elle se faufile alors dans le dédale des couloirs, passe devant des portes closes, des ingés sons un peu pressés, des régisseurs inconnus au bataillon et leur armée de stagiaire dans le sillage. elle se retourne de temps en temps pour vérifier que kirby est encore sur ses talons, mais il la lâche pas d’une semelle.
c’est quand même une flèche le gamin, faudrait pas qu’elle l’oublie.

c’est quand ils arrivent une fois à l’extérieur du bâtiment qu’elle a le sentiment de pouvoir enfin respirer correctement. y a l’air de new york qui lui rempli les poumons, pas aussi frais qu’une montagne, mais déjà plus vivifiant que la gêne qui lui tordait les boyaux jusqu’à l’heure.

elle lève sa petite main, bien haut pour héler un taxi.
faut dire qu’avec leur mètre soixante tassé, ils forment pas le duo le plus repérable de la foule. heureusement, porter une combinaison fuchsia qui vous colle à la peau, ça aide pas mal.
c’est vrai qu’elle aurait peut-être dû enfiler autre chose avant de partir.
tant pis.

elle donne l’adresse au taxi, qu’a l’air un peu serbe, ou libanais. elle saurait pas trop dire. les traits taillés à la serpe, mais qu’on pas l’air d’avoir vraiment d’âge. il parle avec un petit accent indéchiffrable et il jette des coups d’oeil à la banquette arrière de temps en temps. ils doivent avoir une sacré gueule, c’est le cas de le dire.

- alors, tu l’as senti comment, cette première expérience à la télévision ? ça fait un peu bizarre, non ?

elle essaie de meubler le silence brenda. il dure depuis trop longtemps déjà.

- quand ils vont diffuser l’émission, tu verras ce sera encore pire ! j’ai l’impression d’avoir une voix insupportable quand je m’entends. je sonne vraiment aussi nasillard ?

son regard alterne entre le visage poupin de steve et les paysages qui défilent, les grattes-ciel qui se laissent place les uns les autres à mesure qu’ils approchent de central park. elle se sent toujours drôle, brenda. faut dire qu’elle prend un tournant inattendu sa petite journée de travail.

- oh, on arrive.

elle se presse de farfouiller son sac à la recherche de ses clés, à peine sortie du taxi. ils sont marrant, chez prada. ils pourraient quand même faire plus de poches, pour le prix de leur connerie.

elle gravit les marches jusqu’au troisième étage en petite foulée. elle sait pas pourquoi elle est pressée. c’est pas comme si elle avait envie de pisser.
c’est pas comme s’ils avaient monté les mêmes marches ensemble, y a deux ans. c’est pas comme si la dernière fois qu’il était là, il faisait le chemin inverse pour ce qu’il pensait être la dernière fois de sa vie.
et elle était restée derrière la porte de son appart, un verre de pinot à la main.

elle déverrouille ladite porte et s’écarte pour laisser son invité du jour fouler le même parquet, laisser couler son regard sur le même décor.
peut-être pas tout à fait le même. elle a fait changé le canapé d’angle pour un sofa mauve et une paire de fauteuil géométrique incroyablement inconfortables. heureusement qu’elle a gardé sa chaise en rotin. si, si. celle sous la couche de vêtements et de petites culottes dans le coin de la pièce.

- fais comme chez toi, installe-toi. je vais nous préparer quelque chose.

elle file tout droit vers sa cuisine et ses meubles encore plus laqués et brillants qu’une boule à facettes. farfouille dans les placards par-ci par-là.

- t’es plus cacao, thé ou café ? je veux dire, avec la tequila.

elle soulève une tasse dans chaque main, l’une à motifs tropicaux et l’autre en forme de mickey mouse. relique honteuse de la fois où sa frangine l’a forcée à passer un week-end en famille au parc disney à orlando. avec ses trois enfants sortis tout droit de l’utérus de satan.
(vous avez vu brenda ? c’est évident que satan est une femme).

- sinon, j’ai aussi du gin. de la vodka. du vin blanc. peut-être un fond de bourbon quelque part.

elle lève les yeux au plafond pour mieux énumérer. faut dire que c’est pas facile de lister quand on a bientôt un bar plus large que son armoire à chaussure.

- ou peut-être juste du rhum ? ça fera grog. c’est bon pour la gorge.
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Steve Kirby
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyDim 13 Oct - 18:05

date du rp › 11 janvier 1985
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elle se cache sous les phrases, sous les mots, elle en fait des caisses brenda pour pas grand-chose, elle s'emballe, elle s'emporte, elle a sa place sur les planches à leur foutre le feu ou à les user tellement que le prochain à y passer tombera seulement. ça peut que le faire sourire, steve, de la revoir dans son élément et de pouvoir être en équilibre, à pas supporter l'ombre elle aurait eu qu'un ticket aller pour l'hosto en seconde classe seulement. il fait qu'écoute, acquiescer, ça reprend les bonnes bases sans essayer de trop les gâcher - il redécouvre un peu tout l'appartement quand il s'y trouve, il inspire profondément, y'a toujours cette odeur de propreté, de parfum et d'alcool qui trône fièrement dans l'air - y'a parfois la clope qui s'y rajoute quand elle pense pas à fermer sa fenêtre. elle a ses humeurs, brenda, au même titre que ses tenues en lycra, jamais la même couleur deux jours d'affilée, jamais la même coupe le matin et le soir. alors il se fait pas prier plus que ça, il pose son cul sur le canapé, retire sa veste en jean étrangement épaisse et la cale sur l'accoudoir - le froid tombe, la chaleur reprend ses droits peu à peu dans sa carcasse minuscule. semblant d'un sourire, coudes qui se calent sur ses genoux alors que ses doigts s'entrelacent, il fronce les sourcils.

- j'aime pas trop l'rhum pur,
- mais si t'en fais un grog, moi ça m'va.


c'est pas qu'il est chiant, c'est que lui et l'alcool c'est pas toujours donnant-donnant. il a pas les souvenirs très nets de lui la gueule dans la cuvette à dégueuler son âme, faut dire que ça a jamais été son chemin préféré, qu'il a même pas eu l'occasion de le tester. toujours dans la demi-mesure, à jamais tomber dans l'extrême, ça rend pas plus fade - ça rend banal. il regarde un peu autour, essaie de discerner ce qu'a pu être changé entre temps.

- j'vois que du coup que ta collection d'bouteilles s'est agrandie.

il se marre un peu, tapote du pied.

- j'voulais te d'mander, parce que -
- l-le présentateur en a parlé, t'es dev'nue rouge,
- d'un autre prof d'aérobic, todd - j'sais pas trop quoi.


il racle le fond de sa gorge, passe quelques doigts dans sa tignasse - à pas savoir quoi foutre, pas qu'il se sente pas à l'aise, steve, juste qu'il cherche les repères perdus.

- t'as peur de lui ?
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Brenda Di Angelo
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptyMer 16 Oct - 16:40

date du rp › 11 janvier 1985
lieu du rp › studio d’enregistrement de la cbs, plateau 2B // appartement de brenda
ça fait bizarre, comme sensation. ça fait bizarre, comme situation.
de se dire qu’il est là, juste assis sur son canapé, en plein milieu du salon. si on lui avait dit ça, le matin-même, elle aurait pas pu y croire. c’est drôle, c’est étrange, c’est inattendu. c’est steve.
à bien y réfléchir, dans le fond, elle devrait pas être étonnée. il a toujours été comme ça, kirby. l’est trop gentil pour un monde pareil, l’est trop candide pour une vie comme la sienne. elle se perd dans ses pensées pendant que ses mains s’agitent. elle fait bouillir de l’eau et laisse retomber deux sachets de thé vert au citron dans leurs tasses.

elle se retourne vers lui depuis l’ouverture de la cuisine sur le salon, quand il se met à jouer le bout-en-train de service. elle laisse un demi sourire fendre son visage pendant qu’il regarde à droite à gauche, pendant qu’il court après des repères qui n’existent plus, des marqueurs que le temps a effacé.

- c’est vrai. j’ai adopter la mauvaise habitude d’accorder mes bouteilles aux saisons. apparemment, c’est pas tendance de boire de la bière tous les quatre matins.

elle lui jette encore un petit regard, mais elle est interrompue dans son inspection par la théière qui hurle à en crever les tympans.
la bouteille de rhum sous le coude, un plateau avec deux tasses et du miel, elle revient au salon pour y déposer son attirail sur la table basse.
une larme de rhum pour steve.
une larme pour brenda.
puis, il lui pose cette question.
celle qui la fige, un peu.
elle rajoute encore du rhum, dans son mug.
puis elle se met à rire.
de façon un peu incontrôlée, trop jaune et âcre.
elle rajoute une cuillère de miel dans son thé.
mais ça suffira pas à adoucir tout ce qui passe au dedans.

- si j’ai peur de lui ?

et puis elle se laisse retomber sur le canapé, à côté de steve, comme une larve à demi desséchée.

- je suis terrifiée, steve.

elle a le regard un peu vitreux, rien qu’à y penser. todd, le fessier de l’Amérique. todd, la fontaine de jouvence de l’aérobic. todd, le chouchou de ses dames, le chevalier servant, le lycra concurrent. todd, todd, todd.

- j’ai quarante ans dans moins de dix ans.


quoi. la jugez pas. c’est une réponse comme une autre.

- autant dire que ma carrière devant les caméras est à la fois à son apogée et à sa fin. d’ici un an, peut-être deux si j’ai de la chance, on m’offrira une émission spéciale départ à la retraite, chouette !

elle secoue les bras sans grande conviction festive. elle est pas prête à l’éventualité, brenda. elle est pas prête à dire au revoir, comme ça. à jeter l’éponge, à se faire oublier. elle a coeur un peu en vrac, rien que d'y penser. le trémolos dans la voix, les entrailles qui se tordent, et les jambes qui tremblent jusqu'aux orteils. pour sûr, c'est un syndrome de choc pré-traumatique, cette connerie.

- remarque, ce sera peut-être l’occasion de changer. je vais peut-être écrire un livre.

elle agrippe un coussin en fausse fourrure posé là et l’enlace comme si le prix exorbitant qu’il lui avait coûté allait apaiser son âme.
bon, ça marcherait presque, si elle y croyait un peu plus. ou si elle avait acheté celui avec les sequins à paillettes.

- enfin. ma date de péremption est pas encore annoncée.


elle lui sourit, un peu. prend une gorgée de rhum, avant son thé.

- et toi, steve, t’as enfin réussi à t’attirer les bonnes grâces de ton manager ?
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Steve Kirby
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MessageSujet › Re: higher and higher - steve    higher and higher - steve  EmptySam 19 Oct - 12:22

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elle en change de couleur brenda, elle vacille entre le vert et le blanc, entre le bleu et le rouge, mélange des émotions qui donne un arc-en-ciel en mauvaise réaction. il ose pas en sourire, il ose pas en rire, il fait que froncer les sourcils, steve, parce que ça lui ferait presque un peu trop mal de la voir apeurée, semblable à une gamine dans sa jupe en satin qui se cache derrière celle de sa mère - la grande et sa miniature. inspiration profonde, il hoche la tête quand elle cause, il se mord l'intérieur de la joue. c'est que ça le fout mal à l'aise aussi, c'est que les drames, steve, il en veut pas, il les dégage d'un coup de main tout en ayant pas le choix de s'y confronter - et y'a bien de ces jours où il aimerait les avaler pour les recracher, en faire un miasme meilleur, presque sujet à l'adoration. la tasse entre les doigts, il y pose ses lèvres sur le rebord, boit une gorgée. silence puis ça tourne à nouveau, c'est qu'elle arrive tout juste à se visualiser, qu'elle est unique en son genre, brenda, à pas vouloir s'avouer vaincue, à chercher dans la jeunesse son unique façon de faire son chemin de croix - il baisse un peu les yeux, à farfouiller dans de fausses solutions. il pousse un soupir, puis s'abat sur le coin de sa mâchoire un retour de flammes, y se demande dans l'instant si elle lui en veut de l'avoir ouverte, d'avoir prononcé ce blase pas ridicule, mais qui pourtant fait penser à l'aboutissement des muscles plutôt que de la matière grise.

- ma manager ?

il répète pour être sûr, si tant est qu'elle se soit plantée de mot, si tant est qu'elle veuille pas plutôt lui parler de l'adoption d'un chien plutôt que l'histoire qu'il lit chaque soir - elle fait qu'une page, et par ailleurs c'est plutôt une image. il serre un peu ses doigts autour de son grog, il racle le fond de sa gorge alors qu'il va pas pousser une chanson d'opéra.

- j'ai - hm -
- bah -
- en soi on s'entend bien.


il mentira pas là-dessus, il oserait pas, steve, inventer des mésaventures qu'ont pas eu un semblant de naissance. il y voit plus un gros point au milieu de la page que le début d'une majuscule façon il était une fois du pauvre. il s'enfonce dans le canapé, retrouve le bonheur éphémère d'abandonner sa carcasse entière.

- puis pour rev'nir à toi,
- un bouquin ça peut être bien,
- ou tu pourrais voyager ?
- puis il m'semble que t'as ta propre ligne de vêt'ments d'aérobic, non ?
- en soi, t'as beaucoup plus qu-que lui.


haussement d'épaules, sourire qui grandit sur sa gueule, ça ferait presque rayon de soleil qui voudrait enfin affronter la neige épaisse.

- je-j'm'inquiète pas trop pour toi.
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