ordinary joe // colin.

date du rp › 14 janvier 1985
lieu du rp › bout de trottoir quelconque

foutue journée pluvieuse qui ruisselle sur la grosse pomme embuée, entre la bise glaciale et la la flotte qui s'abat comme des piques à glace sur une stryge déjà rougie par les frimeurs d'un janvier glaciale, c'est à deux doigts que ses tiffes mutent en stalactites éburnées. c'est pas comme y avais eu l'éclair de génie de retrouver le pébroque sans doute fourré sous le plumard ou dans le fond d'un placard ou de regarder cindy, miss météo peroxydée annoncer d'un vocable nasillard qu'il allait mouiller sur la cité. c'est sûr que c'est moins passionnant que de laisser vociférer à longueur de journée les tops d'MTV pour faire enrager le voisinage guindé.
pas qu'il est chieur pour un sou.
mais le silence est d'une pensenteur craintive.

c'est la râlerie à la goule contrite de s'être fringué pour l'occasion d'une journée libre, plus belle patte d'éléphant, chemise à froufrou. ça attire les mires, les moqueries. comme d'habitude, animal de foire sans doute. n'en n'a réellement que faire, bien plus occupé à vivre sa vie qu'à s'occuper du derche de celles des autres. alors y a les flaques d'eaux croupies qui tachent la flanelle récupérée en friperie à cinq cents, l'idée qu'il faudra encore repasser par la case laverie , se faire extorquer une fortune et attendre le cul visé sur une chaise en osier pour pas se faire piquer les nippes extravagantes.

alors la caboche s'égare un peu à tout les emmerdements qui s'enquillent face à quelques gouttes de flotte, les paupières qui divaguent un peu à l'absence et qui mirent plus vraiment la route ni les passants qui s'agglutinent.
et ça fonce dans un guignol qui prend la moitié du trottoir comme s'il était sur le canapé de sa grosse daronne.
c'est le séant qui tombe dans une flaque, la goule qui peste qui lâche une injure inaudible au nez qui se redresse vers l'effronté.

-"t'as d'la merde dans les yeux ou bi-"

tarin froncé se redresse vers l'impudent mais goule ne semble pas inconnue, fouille à la cervelle cabossée de la pelle, starlette du groupe du moment qui revient au frontal.

-"tu serais pas le l'chanteur du groupe factory?"

lâché se redressant sur ses deux guiboles, moins virulent sur le coup d'être tombé sur la vedette d'un de tes groupes du moment.
il est le premier à se foutre de l'hypocrisie des fangirls hystériques et hypocrites.
bonne blague.

@colin knox

date du rp › 14 janvier 1985
lieu du rp › bout de trottoir quelconque

y ressemble à un clebs, colin, le genre de clebs abandonné sur l'autoroute par mary et george, le genre qui a commencé à grandir et qui plaisait plus à molly et lolly leurs jumelles, le genre qui pouvait qu'attendre, les pattes enfoncées dans le bitume, la truffe noyée dans une flaque. y ressemble à un concours de tee-shirts mouillés improvisé, il pèle, il gèle, il a le coeur qui palpite encore si fort qu'il a l'impression qu'il va se barrer avec son chapeau melon sur sa tête et une canne dans la main. poings enfoncés dans sa veste en jean sous laquelle se glisse une quantité déplorable de pulls, il fonce, il fait pas gaffe aux autres parce qu'il en aurait presque de la mousse sur le coin des joues. genre de pestiféré qui se serait chopé la rage sous les coups amoureux et les quelques ecchymoses qu'il découvre chaque matin en se mettant devant le miroir. inspiration profonde, air qui brûle les poumons, y'a encore le souvenir de sa guitare volée dans la journée qui lui revient. l'a les veines qui se mettent à bouillir - va falloir en racheter une autre ou fouiller dans des archives pour trouver le gars qui lui a taxé, il a envie de taper du pied, hurler contre un micro ou beugler tout court. puis ça lui tombe dessus, c'est qu'on l'insulte presque ou à moitié, pauvre gars qu'est tombé cul le premier contre la gravité. il a envie de se marrer, colin, se foutre de sa gueule ou juste de se tirer, à la place il commence à le dévisager - à tilter direct qu'il est de la génération disco jusqu'au trognon, jusqu'à la dégaine de ses cheveux dans lesquels il a envie de foutre un foutoir phénoménal. il le prend pour michael, il sait au moins bien prononcer factory, il a encore l'amertume, colin, qui glisse dans sa gorge.

- et toi ?
- t'as d'la merde dans la bouche ou bien ?

l'est pas du genre à agresser pourtant, l'est pas du genre à montrer les dents pourtant - n'empêche qu'à un moment donné ça vient plus de lui, ça en devient primaire et secondaire, quasi tertiaire, ça lui fait rouler des yeux. l'est pas encore à lui coller son poing dans la gueule, c'est pas lui qu'est au comble du ridicule.

- j'suis l'guitariste.

le deuxième que toutes les gonzesses veulent sauter après celui qui sait bien manier ses cordes vocales. il racle le fond de sa gorge, fait craquer un peu ses épaules.

- tu m'excuseras, sacro saint pantalon en velours,
- d'avoir bousculé ta sacro sainte chemise.

c'est qu'il lui la taxerait peut-être même bien. mais ça, il le dira pas colin. l'est trop engagé dans l'aboiement intempestif.

date du rp › 14 janvier 1985
lieu du rp › bout de trottoir quelconque

c'est pourtant pas le fatum qui fait palpiter le cardiaque des bonhommes, les maigrelettes joies, les éphémères félicités et les jubilations vertiges. reggie il est trop terre-à-terre pour croire à une force supérieure qui rédige ses lendemains à l'avance mais pourtant aujourd'hui y a bien une menue voix dans sa cabèche qui lui dit qu'aujourd'hui y a le karma qui a mis les bouchées doubles pour tartiner la deuxième couche de merde sur ses omoplates vaseuses.
la goule dans l'pâté.
les miches dans la mare.

puis y a l'autre bonze qui aboie aussi fort, comme les deux clebs mouillés qu'ils sont, entourés des badauds trop distraits à vaquer à leurs occupations pour en avoir grand-chose à foutre. et le voilà qu'il était parti pour vociférer en retour, à celui qui invective le plus fort mais y a le clapet qui lui revient en mémoire, le museau de minet qui les fait tout craquer et faut à peine quelques secondes pour qu'on lui confirme ses dires. alors y a la grossièreté sottise qui s'maintient dans la buccale, qui s'ravale à la ravine parce que ça serait con de se prendre le chou pour une fois qu'il tombe sur quelqu'un de notoire.
c'est on ne peut plus duplice.
sans doute foutrement opportuniste.
c'est pas comme si la morale arrivait à se faire ouïr derrière l'encrassée gueule de bois.

même que tartufe sous-entend aux railleries du style, flanelle boueuse, reggie ne riposte qu'au dédain des sourcils haussés, au rictus gouaille, il a pris l’instinct de s'foutre plus fort des rostres qui s'moquent de lui.

-"ouais ouais, bah elle bonne à foutre à la benne."

que ça s'dresse à nouveau sur les cuissots ruisselants et au boule détrempé, ça persifle une bouffée blasée quand ça tamponne du bout des index les poches pour trouver son paquet d'clopes.
qui traîne plus bas.
surnageant dans la flotte.

-"quelle journée d'merde, putain."

coup d'godasse pour envoyer la liasse nicotine au caniveau, attention qui retourne sur la margoule de la starlette.

-"si tu m'files une cibiche et un autographe,
j'te pardonne,
la vedette."

culot révoltant d'aller en plus lui quémander des trucs sans penser une seule seconde à présenter ses regrets.
parce que l'môme, il a fini de s'excuser.
il aura tout le temps de l'faire quand il sera canné.

@colin knox

date du rp › 14 janvier 1985
lieu du rp › bout de trottoir quelconque

de suite ça se calme, ça s'apaise, c'est qu'il le voit presque courber l'échine sans qu'il y ressente quelconque plaisir. il les a bien, les glandes, colin, il les a tellement remontées qu'il a la sensation qu'il va les dégueuler et lui les claquer sur ses pompes un peu poisseuses, déjà rongées par la flotte. il papillonne des cils, colin, quand il l'entend encore l'ouvrir, il est pas prêt de lui foutre la paix et quelque part ça flatte son égo, même s'il est pas reconnu comme étant celui qui se jette dans les airs, se la joue grande rockstar du siècle avec sa gratte qu'il saigne jusqu'à s'en crever les doigts. confondu avec michelangelo ça lui ferait presque mal, mais il passe outre sur l'instant, il se dit que y'a que factory qui en ressort et factory ça vaut ce que ça vaut pour le peu de public qui se ramène - genre de noyau sûr, branche qu'arrive à tenir malgré l'arbre déjà pourri. il laisse passer une grimace et roule des yeux, y'a la demande qui mène vers une offre qu'il pourrait refuser. c'est qu'il pourrait se tailler, lui laisser comme souvenir un doigt d'honneur fièrement levé pour une anarchie déjà morte.

- ah ouais, d'accord,
- tu m'craches à la gueule et faut que j'te fasse la bise ?

il fronce les sourcils, puis les hausse, ça lui fait des grands yeux, il se sent comme un animal trempé jusqu'aux os qui boit ses propres gouttes sur son pelage gris. il tape du pied, passe une main las dans sa tignasse puis fout un coup de menton dans l'air.

- ramène-toi,
- j'pas envie d'choper la mort,
- puis si c'est pour qu'la clope prenne le déluge,
- ça vaut pas l'coup non plus.

il sait pas si c'est l'adrénaline qui descend, s'il a juste arrêté de se battre ou s'il veut se la jouer grand bonhomme jusqu'au bout avec ses grands sabots. alors il entre dans le premier café qu'il trouve, fait déjà plus chaud, l'air qui lui colle pas sur les joues et qui fait pisse céleste. y se font un peu dévisager, ça passe aussi vite qu'un coup de tonnerre.

- t'as un stylo ? un bout d'papier ?
- à moins que tu l'veuilles dans la paume,
- mais j'garantis pas sa tenue dans l'temps.

date du rp › 14 janvier 1985
lieu du rp › bout de trottoir quelconque

c’est qu’il à l’air malin d’avoir voulu chercher la bagarre comme un bonhomme, tancer les noises de l’impudent pour finalement baisser son futal dès qu’il a reconnu sa goule coincée entre les caissons de basses aboyeurs, les projecteurs brasillants et les adolescentes braillardes. pas de jugement, il est pas mieux voir foutrement pire dès qu’il s’agit de vociférer ses chorus favoris. mais dans le genre continuité caractériel, on repassera par là.
inconnu sans importance mange ton ire.
starlette à la guitare féerique laisse-moi te licher dans l’sens du poil.

y a le culot en bord de lippes qui réclame, outrecuidance toupet de clebs aux mèches brunasses détrempées qui coulent sur les tiffes recourbés sur que sa tronche qui ressemble à un étendoir auquel on aurait accroché du linge mal essoré. c’est pas en restant planté comme un piquet que ça va s’arranger, sous la flotte orage qui continue de débouler du ciel cendré. c’est l’impulsion de l’autre que ça s’décide de se coller à l’abri, au dur et au sec. reggie suit le mouvement, duo trouve grâce dans l’premier café du coin sous la gueule des clients clébards qui s’demandent bien ce que branlent dans l’coin des mectons mendiant un peu de chaleur.

- ouais non,
j’aimerai bien me laver la main à l’avenir,
puis j’pense que t’es déjà assez saoulé par toutes les paires de nichons que t’as a signer. »

demi-lune en creux de babine, ça tente de calmer la situation, de déverrouiller avec un peu plus de légèreté les emplois du temps chamboulés de l’un et de l’autre. parce qu’ils n’avaient sans doute pas prévu de se rencontrer. ni de finir trempé dans un café. alors y a les cohortes qui choppent un morceau tissus dans le premier paquet de service qui traînasse sur une étale.

- tiens,
ça fera l’affaire. »

ça tend le bousin, ça n’espère pas une œuvre d’art au fond vu que le papelard tissé et les stylos ça fait sans doute pas bon ménage, mais y a pas d’autres solutions. puis y a l’patron du café qui commence à se sentir insistant de la mire, qui fait comprendre que la présence dérange et qu’ils sont en train d’inonder le carrelage. reggie il en a un peu rien à foutre, le compère tout autant qu’il imagine.

- on devrait commander un truc,
sinon on va s’retrouver sur le trottoir.
j’paye le café pour qu’on réchauffe,
et toi la clope que tu me dois pour t’excuser. »

ça ricane, un peu trop fort. il ne peut pas s’en empêcher, tancer un peu les personnes qu’ils rencontrent pour tester leurs limites, pour dégonfler les situations bordéliques.
ça passe toujours mieux avec une minuscule pique et un large sourire.

@colin knox