virilE, jacquemus

Marcia, elle est maigre, belle en scène, belle comme à la ville, la voir danser me transforme en excité. Oh, Moretto, comme ta bouche est immense quand tu souris. Et quand tu ris, je ris aussi, tu aimes tellement la vie, quel est donc ce froid que l'on sent en toi ?

Nom › BROWN. c'est écrit sur sa gueule. parfois on remplace une couleur par KHAN, et d'autres fois encore on scande coup de grâce en le voyant. mais ça, c'est ailleurs, derrière les portes closes et sous les projecteurs, le plus souvent. . Prénom › JACQUEMUS. c'est français, ça porte la trace des colons. la grand-mère odette lui a rabâché ces histoires vieilles de siècles dans des amas de mots gribouillés à l'encre violette sur des feuilles a5. lui disait de ne pas voir ça comme une marque au fer rouge plantée sur le cul mais comme la preuve que jadis dominés ils se sont relevés. relevés et passé le nom de génération en génération, comme le souvenir d'une bataille gagnée. Âge › VINGT-ET-UN ANS. l'âge il y pense une fois tous les ans seulement. comme une piqûre amère à chaque dix heures quarante-neuf de ce jour-là. le rappel que l'horloge tourne, c'est normal. qu'il doit vite apprendre à vivre avant qu'on lui impose l'apprentissage de la mort.. Date et lieu de naissance › ONZE JUIN, NOLA. le petit qui entre dans la vie de sa mère pendant que celui qui l'y a poussé prend la porte, sans rien dire. revenir de la maternité sans personne pour monter ce putain de lit encore dans le carton. . Statut marital › CÉLIBATAIRE ? parfois, pas toujours. parfois en couple, c'est l'humeur qui choisit. l'humeur, le cœur, le cerveau, peut pas savoir. veut pas vraiment savoir non plus, prend les choses comme elles viennent. Orientation sexuelle › HOMOSEXUEL. s'est réveillé un jour et a su. pas qu'il était gay, mais que ça ne changerait pas. Occupation(s) › DANSEUR. le voguing. peut pas travailler pour quelqu'un, peut pas avoir de patron. mais vend des trucs dans une épicerie, tape ici et là, se facilite même parfois la vie au détour d'un lit qui n'est pas le sien. faut vivre de ses contradictions avant de vivre par ses convictions. Traits de caractère › combattif. tenace. taiseux. observateur. déterminé. versatile. méfiant. curieux. rêveur. indépendant. sanguin. Chanson fétiche › SMOOTH OPERATOR, sade. Film fétiche › PARIS, TEXAS, wim wenders. Groupe › VINYLE.  Crédit(s) › DIS-MOI BOY.

Manhattan ›le plus surprenant c’est pas combien les gens parlent, ou comment ils le font plutôt que qui parle. parce que la vie de jacquemus c’est comme deux groupes d’amis qu’on pourrait jamais réunir à un anniversaire. les opposés, les extrêmes opposés qui s’exècrent et se craignent, qui se crachent à la gueule et si seulement sur les tombes.
il y a là où il a grandi, ces murs de brique qu’il connaît bien pour les avoir tachés. les épaules qui s’entrechoquent dans cette horde de sales gosses, ces gosses qui crient au fond du bus et foutent des balayettes aux cannes des vieux. là on parle de lui comme d’un gars loyal mais taiseux, un gars bizarre comme ils disent. pas un leader mais pas un suiveur. on dirait qu’il pourrait partir à tout moment, mais il le fait pas, et on veut pas qu’il le fasse. jacques l’est important, on sait juste pas pourquoi.
et là où il est né, lui, avec ces gens qui claquent des doigts à tout va et font des périphrases plus grinçantes qu’un salope lancé à la volée. on sait, ou on sait pas qu’il traîne encore avec des bourreaux. on l’accepte ou non, parfois on le regarde de haut ou on essaie de l’intimider. mais sur le parquet vitré, là où les baffles font taire les mécontentements, on ploie devant son talent. pas pour rien qu’on le surnomme coup de grâce. il arrive, il finit. termine, achève. dans une house comme dans la rue.

Mais cette machine dans ma tête, machine sourde et tempête. Mais cette machine dans ma tête, leitmotiv, nuits secrètes, tatoue mon âme à mon dégoût. J'ai voulu tout chavirer, mon espoir s'est échoué, j'en ai marre de ramer. La détresse a pollué l'océan de mes pensées.

Borderline › i. c’est l’histoire de beaucoup d’histoires. on naît, on grandit, on s’en rend compte et on le cache. l’est pas unique, son parcours, seul son destin l’est. un gamin des bas quartiers, là où on échange des coups dans l’épaule plutôt que des perles. la monnaie d’échange qui évolue avec l’âge, devient arme d’intimidation ou de destruction. bah jacques l’a pas échappé à la règle, c’est donc d’autant plus surpris qu’il s’est retrouvé un jour à baver sur un passant. aller expliquer ça à qui ? tout ce qu’il avait de raisonnable à faire c’est de commencer lui-même à se maudire, alors c’est ce qu’il a fait. l’adolescence, tout ça.

ii. d’où il vient on l’aime parce qu’il sait tout faire. il sait voler, frapper, grimper, courir, mentir, patienter, parlementer. c’est un couteau de suisse des quartiers qui craignent. alors on y tient peut-être plus parce qu’il est pratique que pour sa valeur sentimentale. c’est ce qu’il se dit parfois, et que la moindre preuve d’intérêt chasse de son esprit. l’est faible, aussi. c’est sûrement lui qui veut pas quitter ces mecs avec qui il a grandi.

iii. une nuit l’attend le bus pour rentrer chez lui parce qu’il se sent flemmard, parce que l’est pas encore redescendu. à côté de lui quelqu’un pose son cul, un quelqu’un qu’a des talons et les yeux maquillés. une mâchoire de bonhomme mais du fard à joue. jacques l’étouffe pas son rire ringard parce que son état le lui en empêche. alors y’a pas d’animosité mais juste de l’étonnement. étonné de lui-même quand il commence à suivre ce mec, cette personne à sa descente du bus. discret, caché dans l’obscurité. une ombre parfaite aux yeux cramés par le poivre qu’il se prend soudain dans les yeux. une drag queen qui l’aveugle pour mieux lui redonner la vue.

iv. pluralité de noms. du côté des briques on le hèle d’un jacques, la nuit tombée il devient un enfant khan, ou bien le coup de grâce. juste un nom de scène épelé par le nombre de victoires à la ballroom. tous ces noms le brouillent et l’amusent à la fois, parfois il ne sait plus où il doit se comporter comme un vrai homme et où il peut danser en talons. l’est là, comme sur le fil d’un funambule, en équilibre entre une fosse aux lions et une fosse aux lionnes.

v. jacquemus, c’est une histoire de paradoxes. il a aucun problème avec les gays, mais lui veut pas l’être. pourtant l’a pas de dédoublement de personnalité, c’est le même homme qui va aux balls s’intégrer à la communauté. il en a envie, il s’y sent bien. mais l’est con, comprend pas qu’il pourrait vivre comme ça. peut-être qu’il a peur, peut-être qu’il est encore en colère contre l’intolérance du monde. il se bat toujours, même s’il y voit de moins en moins de sens. les réflexes et les phalanges qui parlent avant sa raison. joue au caïd quand il rend visite à ses potes mais maquille ses yeux pour sortir le soir. transfuge qu’il est. fait pas tache dans l’univers macho du monde, mais détonne pas dans celui des paillettes et du faste rêvé. tantôt un mec qui cogne fort qu’une petite pétasse pleine de répartie. mais un jour il faut trancher jacquemus, un jour il faut dire merde.

Are we gonna let the elevator Bring us down, oh, no let's go Let's go crazy, let's get nuts Look for the purple banana 'Til they put us in the truck, let's go

je suis fan fan fan fan fan de ta fiche. vraiment je suis tombée amoureuse du texte autour de manhattan, de tout l'enchaînement, un véritable plaisir et jacquemus c'est une pépite.   trop hâte de le voir évoluer - pis de trouver un lien digne de ce nom.

Ça y est, t'es prêt. Prêt à marteler le sol de Manhattan, prêt à danser toute la nuit, prêt à flipper quand tu rentres tard le soir et que les ombres te frôlent d'un peu trop près. Prêt à vivre, rire, vomir New-York et son vacarme assourdissant. Prêt à ressentir la musique et les animations de la ville jusque dans tes tripes. Maintenant, c'est à toi de jouer, d'écrire tes aventures quelles soient nocturnes ou ensoleillées.

Mais t'inquiètes pas, on va te guider encore un peu, ça peut faire peur les grandes villes comme ça. Pour commencer tu vas aller jeter un œil au bottin et à la liste des métiers (même si t'en as pas pour l'instant, ça peut t'aider à quitter le divan de tes parents un de ces quatre) et si jamais t'as été oublié hésites pas à envoyer un MP aux membres du staff. Puis tu vas aller écrire ton journal de bord, c'est plus pratique pour s'y retrouver. Et si jamais t'as besoin d'un lieu en particulier (la boutique de ton personnage par exemple, ou autre), n'hésites pas à demander à ce qu'on le rajoute ici. Désormais, on arrête de te prendre par la main, t'es maître de tes choix, néanmoins on te conseille vivement d'aller vagabonder dans le flood ou sur la CB pour qu'on puisse faire ta connaissance, puis t'en fais pas si t'es timide on mange personne (pas encore). Aussi, si t'es un autre compte, merci de te recenser juste ici sinon on va pas s'y retrouver !

Sur ce, nous te souhaitons de bien t'éclater !    Car c'est ça qui fait l'essence des 80's avant tout ; le FUN !