sur le parking des anges

i'm never gonna dance again, guilty feet have got no rhythm. though it's easy to pretend, i know you're not a fool.

Nom › ça court plus vite qu’une descente de flics dans l’pire squat de new-york, il a les chaussures qui traînent dans la merde waldmarn. d’ailleurs personne a jamais capté son nom, personne a jamais soulevé suffisamment haut la cuvette des chiottes pour y fourrer le bras tout entier. Prénom(s) › tout l’monde l’appelle skeet comme si c’était son foutu prénom. et sa mère était pas encore sous coke à c’moment donc les gens sont foncièrement cons. pas d’quoi éblouir deux culs d’bouteilles, même de loin. till, till your mom open her ass, et tout un tas d’autres concepts qu’il a oublié. till c’est resté mignon six ans, l’temps d’prendre un avion hanovre-new-york en classe éco. till, dont tout l’monde s’fout et qu’est jamais mieux qu’avec une seringue dans l’bras en fin d’soirée dans un motel ou un bac à sable. Âge › l’âge d’foutre une ou deux meufs en cloque pour la survie de l’espèce, que ça fasse plaisir à tout l’monde, c’est important. et un prêt immobilier, et d’quoi s’casser la gueule sans s’ruiner à l’hosto. trente-cinq ans, qu’attend plus d’être surpris pour replonger la tête la première dans d’la mauvaise coke sur une paire de nibards fraîchement gonflée par l’bloc opératoire. d’la thune il en a bien assez pour la gaspiller n’importe comment. Date et lieu de naissance › y avait d’quoi se remplumer sec, bouffer à l'œil et bouffer du porno dans chaque kiosque de la ville. révolution silencieuse dans le petit bijou qu’on tient précieusement dans l’creux d’son poitrail, l'allemagne, quand c'était encore l'allemagne. y avait pas trop à se plaindre, même quand il a décidé d’se tirer pour des jours meilleurs. l’attrait du rêve américain où il a appris à récurer les chiottes d'une station essence merdique pour $8 de l’heure. Statut marital › difficile d’trouver l’amour tout en tournant des pornos. il sait pas trop pourquoi ça va pas ensemble skeet, la coke, l’porno, les putes. pourtant sa syphilis elle elle reste. célibataire embourgeoisé dans un appart merdique de soho. garçonnière où l’eau croupie depuis des siècles dans l’fin fond d’la douche. c’est que ça aurait presque une odeur de chiasse avec ça. Orientation sexuelle › plutôt noir que blanc, plutôt le bleu que les couleurs de l’arc-en-ciel. la tise à l’impuissance. les médocs à faire vomir dans les toilettes publiques. faut déjà que houston réponde, exigeant une contrepartie comme un connard. hétérosexuel, dans une autre vie il aurait douze tronches de cake à nourrir skeet. mais il préfère s’empiffrer et s’faire dégueuler ensuite. c’est dans l’ordre des choses. il pourrait s’faire n’importe qui, dans l’fond, du moment qu’il obtient exactement c’qu’il veut. Occupation(s) › y a pas tout le monde qu’a l’opportunité de voir son talent pour passer d’une scène de cul à une autre. c’est qu’il tient au scénario du plombier qu’a bien vite fait d’en venir à la tuyauterie. c’est qu’il est souvent seul dernière la caméra à gueuler des trucs franchement obscènes pour le grand public et qu’en plus de ça, il est pouponné skeet. réalisateur de films X, franchement pas des chefs-d’œuvre, caméra d’merde, les filles sont pas si bandantes que ça et les mecs il les paie une misère. autant dire qu’il s’fait pas tant d’fric que ça. autant dire qu'il rêve d'se faire brosser l'cul par une grosse boîte de production à new-york comme en oklahoma.  Traits de caractère › souvent on dirait qu'il réfléchit (plot twist: il est juste en off), égoïste, cupide, désespéré, menteur, très à cheval sur l'heure (personne n'a jamais compris pourquoi), intéressé, opportuniste mais franchement pas ambitieux, inventif, créatif (bizarrement), il dit toujours que tout va bien (invasion d'aliens ou pas). Chanson fétiche › dreamer de supertramp. Film fétiche › la nuit des morts-vivants, oui oui. Groupe › cassette. Moodboard › it's coming Crédit(s) › salutations à france gall.

Manhattan › et ton personnage, il est qui à Manhattan ? On dit quoi sur lui ? Remarque, remarque pas ? Haït ? Adoré ? Oublié ? Petit texte du nombre de lignes souhaité mettant seulement en avant son rapport à la ville et aux autres, rumeurs peuvent s'y accrocher autant que les silences.

MAIS CETTE MACHINE DANS MA TÊTE, MACHINE SOURDE ET TEMPÊTE. MAIS CETTE MACHINE DANS MA TÊTE, LEITMOTIV, NUITS SECRÈTES, TATOUE MON ÂME À MON DÉGOÛT. J'AI VOULU TOUT CHAVIRER, MON ESPOIR S'EST ÉCHOUÉ, J'EN AI MARRE DE RAMER. LA DÉTRESSE A POLLUÉ L'OCÉAN DE MES PENSÉES.

Borderline ›à l’instant où j’rentre, il me faut pas longtemps, trois secondes tout au plus, pour que l’envie d’me barrer me prenne. que l’excuse de la mauvaise porte des chiottes se fasse toute seule dans ma tête. parce que, c’est exactement comme dans les films. tout l’monde regarde. tout l’monde purule de bienveillance, parce que personne veut être le seul connard à se sentir vulnérable en face de parfaits inconnus. et là ils en viennent à banaliser une bande de toxicomanes qui ont rien d’trouver mieux à foutre que d’se faire un gros câlin tous les mardis soirs pour se sentir mieux dans leur vie de toute façon toute pourrie. du moins, c’est ce que j’ai pensé. au début. après avoir entendu les excuses pathétiques de chacun. le duo papa-maman qui chie dans la colle, qu’a oublié de nourrir chucky la gerbille quand ils avaient six ans, et puis d’autres traumatismes aussi insoutenables que celui-ci. j’me souviens pas de quand ça à commencer, j’ai aucune explication. j’sais pas comment on passe de la marijuana à la coke mais je l’ai fait. j’suis arrivée au stade piquouze par la grande porte. en claquant des dents. depuis longtemps, j’ai ce genre de truc: je me crispe, je m’effondre par terre et.
j’suis couché là, avec des spasmes ridicules, sans conscience, parfois j’me pisse dessus.
on m’a dit que j’buvais trop. que j’étais l’genre de malade qu’on préfère tenir loin de son cercle de potes. ‘ah.’ skeet m’a dit que la fumette pourrait m’aider, parce que la fumette ça aide pour tout, faut pas croire ce qu’on dit. il y avait beaucoup moins d’crises à cet époque. j’ai commencé à revendre des petites doses à la con, pour m’faire du fric, rien de fou mais on a fini par m’demander de la coke alors en bon vendeur que j’suis j’ai été voir skeet pour lui racheter son surplus et comme j’test toujours la marchandise, j’ai plongé, le nez dans la neige. pam était une de mes clientes, je la soupçonnais d’faire le trottoir mais j’étais pas trop sûr parce qu’elle me proposait rien à moi. du coup j’me suis demandé si j’étais baisable ou pas, au moins au niveau mauvais porno. j’me suis tapé une fille sans importance et sans capote et j’ai continué à y réfléchir. pam s’donne des allures de comtesse mais personne n’y croit, d’ailleurs personne n’allume ses cigarettes parce que personne veut s’rabaisser au niveau du laquais pétri de désir. personne a envie d’voir l’accouchement d’un bébé mort à l’arrière de sa voiture, qui plus est dans les embouteillages. personne a envie de voir ce minuscule corps couvert de sang, mort, avec personne pour vous l’arracher des bras. personne pour le jeter du pont de brooklyn. mais elle a rien dit pam alors j’ai rien dit. j’ai rien dit et j’ai mis le mort sur la couchette. il avait une moitié d’tête. pam ne l’a jamais regardé mais moi je l’ai vu, moi j’ai fait la connerie monumentale d’le porter dans mes bras en m’disant qu’il y avait sûrement une chance sur trois que ce soit le mien. pis après j’me suis dit qu’il ressemblait à skeet, ce fils de pute. pam m’a demandé de l’héroïne après ça mais j’ai refusé alors elle s’est fournie ailleurs. évidemment skeet m’a raconté tout un tas d’histoires et m’a dit que s’il avait une drôle de tronche alors c’est que c’était sûrement le mien. connard. après il m’a dit qu’il tournait à l’héro et j’ai dit pourquoi pas. ça m’faisait du bien, vraiment du bien. mais skeet a fait une overdose y a six mois et j’me suis rendu compte que toute cette histoire avec pam et l’bébé remontait à plus de huit ans. puis j’me suis demandé ce que j’avais foutu depuis huit ans. rien.

la maison, c’était jamais la mienne. que ce soit une famille d’accueil, un squat ou des couchettes pour l’hiver. maman j’dis souvent que c’est une toxico parce qu’elle en a l’allure, en vrai elle est juste totalement fauchée. du genre à s’faire virer au bout d’deux jours pour avoir trop ouvert sa gueule. du genre à faire la manche pour manger un repas par jour alors je l’aidais, je fuguais. je fuguais, je fuguais. je fuguais et quand j’revenais. quand j’revenais monsieur flint m’enfermais dans l’placard - ce connard voulait pas perdre son argent, qu’il m’arrive un truc sous sa responsabilité. j’sais pas pourquoi ma mère a accepté les papiers. flint avait rien d’extraordinaire, sa femme non plus. rien n'a jamais été extraordinaire.