Some birds are not meant to be caged, that's all. Their feathers are too bright, their songs too sweet and wild. So you let them go, or when you open the cage to feed them they somehow fly out past you. And the part of you that knows it was wrong to imprison them in the first place rejoices, but still, the place where you live is that much more drab and empty for their departure. | |
Identité › molly frohman, texture en bouche qui penche à la docilité, rappel à ces enfants de bonnes familles qu'on gave de compliments jusqu'à ce que leur égo grossisse comme un ballon.
molly, deux syllabes au goût déjà bien amer, pas assez vif, pas assez tranchant, trop doux pour son tempérament à la lame désinvolte.
frohman, enjolivure en guise d'accompagnement, souvenirs mâchés et bien flous d'une famille aux sourires trop forcés pour apercevoir ne serait-ce qu'une once de sincérité.
Âge › l'angoisse de paraître candide et fluette et immaculée la surveille en continu, sourire grand et plein de vacherie aux avants, les grandes mains acérées de l'éternelle jeunesse comme pire cauchemar désolant. elle en a
22 et pourtant, elle tuerait pour en avoir la trentaine. quitter ses chaînes pour de bon et renaître dans de belles contrées, dansant au rythme de ses propres choix et grandissant aux côtés de ceux qui s’ébroueraient au nom d'un bonheur à déterrer.
Date et lieu de naissance › premier souffle relâché dans
brooklyn, près du park slope, dans les mains ridées d'une marâtre autrefois détestée.
amérique qui coule à flot dans ses veines, et toujours rien ni personne depuis le
18 mai 1963 pour lui enseigner ce que c'est bon d'être une ricaine, grande idéalisation à laquelle ça lui arrive d'accoucher d'un sourire dédaigneux au possible.
Statut marital › tristement
esseulée, abandonnée plus qu’à l’amour-propre qui s’effrite au fil du temps, et le manque de celui qu'elle aimait tant grignote ses pensées pendant de trop longs moments d’apitoiement. cantonnée dans une histoire passée, sans entrée ni sortie, dont le deuil tarde à se faire, comme plongée dans des réminiscences dont le goût est amer. jeunesse insouciante comme plus belle arme, aujourd'hui elle pleure sur la tombe de son regret vacarme.
Orientation sexuelle › elle sillonne des corps, se délecte de ceux qu'elle aura sous la dent et s'oublie à des ils ou à des elles qui exsudent quand c'est enivrant. sans doute
bisexuelle, elle qui jamais n'ira catégoriser sa personne et qui toujours flottera entre les mystères de l'être humain.
Occupation(s) › écrivaine peu connue sur la toile, une
romancière à l’eau de rose œuvrent sous le pseudonyme de
m.f. queen. trop soucieuse que l’on découvre ses plus grandes peines et ses plus grosses plaies ouvertes, elle farcit des cahiers entiers d'un encre remède contre le poids des années et des chagrins. molly écrit, écrit sans relâche, sa plume n’étant qu’un parallèle à sa maussaderie. et c'est derrière le tablier serré d'une
serveuse critiquable, mains façon café, qu'elle complète les déboires de sa vie d’artiste.
Traits de caractère › courageuse ; forte ; généreuse ; indépendante ; insouciante ; intelligente ; libre ; optimiste ; passionnée ; polie ; rebelle ; réservée ; respectable ; rêveuse.
Chanson fétiche › beat it, michael jackson.
Film fétiche › rosemary's baby, roman polanski.
Groupe › cassette.
Crédit(s) › vocivus.
Manhattan › save your best lesson for last. cracher sur les cons. morsures jusqu'à sang. rêveuse des ciels étoilés. s'abandonner à des sensations. emmerdeuse du système. amant de la nuit. plus de douleur. plus de rancœur. esprit à l'envie. cœur à la vie. entrain aux découvertes affriandées. smoking. drinking. joking. apothéose et dernier hurrah. dernières luttes puis
tout
s'en
va.
chez molly, y'a cette fureur de la femme contrariée. ce besoin de hurler, crier au monde entier sa peine et sa colère. les flammes dans les yeux qui brûlent un peu plus chaque jour son corps. quand dans son cœur les sentiments s'entrechoquent, astéroïdes coupables au goût du désordre bien trop prononcé. les crocs du temps la nargue, sablier trop joueur, goût du risque sans saveur. courage aux avants, affronter le démon avec ses deux poings entachés par la vie. cette existence amèrement vécue qu'elle a haï trop longtemps, elle a décidé de tout envoyer en l'air et s'autoriser une douce liberté. une vie à savourer, et les pleurs à repousser. l'alcool prêt à tous les souiller, et les regrets à tous les contaminer.
autant qu'ils se finissent en beauté.These violent delights have violent ends
And in their triump die, like fire and powder
Which, as they kiss, consume
enfant né de deux mondes que tout oppose, elle était le verset caché de cette femme d'autorité, grande écrivaine de littérature érotique dissimulée derrière un surnom que toutes bouches appelait. sa fille molly, poésie que l'on ne désirait susurrer, cachée à la vue de tout ce qui pourrait la nuire, elle l'enfant dont on ne prononçait jamais le nom. elle était le fruit de l'amour interdit, piégée entre justice, immoralité et fortune. cachée par sa mère avant même que son paternel ne daigne de poser ses pattes venimeuses, elle a été élevé à la dure par cette femme aimante, cette marâtre intransigeante, celle qui l'avait fasciné par des cultures impossibles. lizzy lui avait fait croire que son père avait été un héros, pour ne pas lui apprendre que
les monstres existaient bel et bien. toutefois, plutôt que d'en créer un ange, c'était un déséquilibre qu'elle créa.
douce et tendre sylvia. qu'elle était belle sylvia. elle aimait tant la voir, tendre ses jeunes mains pour effleurer ses longs cheveux blonds. elle avait la douceur sur la pulpe des doigts, elle la faisait sourire là où sa mère tentait de la raffermir. sylvia, c'était sa grand-mère, son ange, la beauté cachée. molly aurait voulu la choisir pour mère, mais elle ne l'a jamais pu de sang. elle en a donc choisit comme bonne fée protectrice. sylvia, elle n'a jamais cessé de l'user, de caprices et fantaisies, mais elle était là pour lui apprendre ce qu'était la vie avec plus de légèreté, là où sa mère lizzy n'était que l'amertume d'un monde monochrome,
entaché. annihilé par les démons de la veille, ceux qui hanteraient encore le lendemain.
elle était partie.
disparue, décédée, enterrée sous ses souliers.
mère adorée, mère tant détestée, mère dont elle avait besoin de l'affection et de la tendresse, dont elle cherchait une forme de reconnaissance.
une larme fût versée, pleurs pour une femme d'exception, entourée d'hommes et femmes de foi, courage, bravoure.
elle en avait pourtant que vu une forme de lâcheté molly, car c'était elle qui avait tout perdu, elle l'enfant abandonné, éraflé, elle aurait préféré pleurer la mort de la famille d'un proche, plutôt que celle de son propre sang.
puis, tel un ange de la mort, il avait saisi sa main, paternel trop froid, dont le charisme contrastait avec l'intransigeance d'esprit. il l'avait retrouvé enfin, lui qui apparaissait si vaporeusement après le décès de son monde.
il avait la luxure sur la langue, et dans le cœur la pourriture d'une vie menée à contre-courant. des liasses de billets à en faire courber le dos et sur la gueule, ce rictus si insolent qu'il vous rappelle à quel point vous n'êtes personne face à lui.elle l'aimait. follement. complètement éprise de leurs jeux, elle aimait cet homme, bon sang. à la folie et les hauteurs, à en tuer, user, brûler, détruire tout ce qui se trouvait dans son chemin. et lui, il l'aimait aussi, forcément qu'il l'aimait, elle le voyait aux signes qu'il lui lançait, à chaque sourire qui était unique, fait sur mesure pour la séduire. il ne pouvait que l'aimer, comment pouvait-il en être autrement ? toutefois il mentait, pour se jouer de sa patience, elle, l'innocente au visage trop crédule. il mentait pour ne pas assumer et lorsqu'il allait voir une autre, c'était uniquement pour se jouer de sa colère, la voir ravager le monde entier pour ses beaux yeux. il l'irritait, usant de sa patience toujours plus, au point où de nombreuses fois elle manqua de rompre, mettre un point sur cet amour au mirage complet. toutefois...
elle l'aimait. il l'aimait. rien de plus. rien de moins.
avec lui, ce monde souillé par les crasses d'un père pourri jusqu'au cœur n'avait plus d'importance. chacune de ses interdictions n'avait plus aucun effet, elle ne voyait plus que par son bien-aimé. elle qui deviendrait la reine, et lui le roi.
heureux, avait-elle naïvement cru, avant de sentir l'odeur d'autres contre sa peau, de sentir le goût d'autres baisers, si amers, si froids, puis parfois inversement si doux comparés à sa brutalité naturelle. il la trompait encore, molly le savait, il savait aussi qu'elle connaissait parfaitement comment il était. trahisons sur trahisons, il revenait vers elle, tel un chiot ne trouvant personne pour le combler dans sa plus pure obscurité. dieu qu'elle l'aimait, mais dieu qu'elle haïssait d'avoir sur ses épaules toute cette organisation à tenir, elle qui voulait faire autrement, elle qui aurait tout simplement voulu s'abandonner à son amour. elle avait des rêves molly, de douceur, de tendresse mais ce monde la piétinait toujours un peu plus, chaque instant un coup, jusqu'à la briser complètement. alors, dominant la pièce avec ce regard profond qui rendait folle la femme qu'il avait autrefois aimé, il mit ses propres règles du jeu en place, et du jour au lendemain, il s'en alla dans les bras d'une femme qui ne valait pas le quart de molly, qui elle fut délaissé dans sa pire solitude avec les regrets grouillant au fond de son cœur mâché et recraché. vulgaire candeur qui ne disparaît toujours pas, avec tatoué au fond de son esprit la photo de celui qu'elle aime
encore, au travers des mensonges et des tromperies.
l'ancre levé à
manhattan, fermant le chapitre sur son jules au poison indélébile, délaissant un père scandaleux pour s'épanouir d'une vie sans aucune attache matérielle, vécue au gré du vent des lendemains incertains. dans cette nouvelle vie, elle éblouit de ses sourires ravageurs, elle dont les rêves constellent aux côtés des plus belles étoiles. rêveuse. amoureuse. imaginative. destructrice. passionnée. éreintée. aimée. détestée. craintive. tendre. puis rude. barbare. nonchalante. angélique. qu'est-elle dans le fond ? si ce n'est qu'une pièce de plus dans ce monde ? elle qui s'imagine comme libérée d'un passé étouffant, elle qui attend à son tour de tomber dans le terrier du lapin, cœur abîmé, elle qui voudrait parfois simplement se réfugier dans les bras chaleureux de sa grand-mère sylvia, qui tente encore d'oublier qu'elle est monstrueusement malade.
fêlée. mais ce monde l'est aussi, il le lui prouve à chaque page tournée.