the sun always shines on t.v. //

En revanche il y avait Rintintin, qui partait à la rescousse d'un enfant tombé au fond d'un puits, le chien ou la chienne Rintintin ­­­– je n'ai jamais su si c'était un chien ou une chienne, vu que Rintintin ça fait un peu pédé pour un mâle et que si c'était une femelle, elle aurait mieux fait de s'appeler Rintintine ou Ratatine.

Nom › l'aurait pu faire la une, se rajouter sur les décos au mur et rouler des mécaniques avec une belle médaille qui fait clic clic. chez les murphy ça joue dans les jeux de guerre, ça fait pan pan dans le vent et ça tombe parfois dans les tranchées, dans la boue et les viscères coupées. l'a fait exception à la règle, le vietnam laissé de côté, il a préféré vider les comptes bancaires plutôt que risquer sa peau à l'autre bout de la terre. Prénom(s) › sur les papiers c'un poil plus pompeux, un poil plus honteux, laurence qui rime avec carence, indécence ou encore insouciance, l'a arrêté de jouer avec les mots depuis l'enfance. il sait pas de qui il se trimbale ce set de couverts en argent, n'empêche que c'est devenu vite emmerdant. alors larry ça s'est vite imposé, par toute la famille qui trouvait que le vrai derrière c'était trop long à prononcer, larry ça fait assez con pour être mimé, assez crétin pour pas être oublié. Âge › ça se voit pas encore, pas assez qu'il se dit devant le miroir lorsqu'il ose confronter son reflet. 40 ans et pas assez pour tout investir dans une belle bagnole rouge écarlate. Date et lieu de naissance › sous le ciel toujours bleu et jaune de la californie à sacramento, c'est qu'il a posé aucun problème le larry. l'était tout petit, une crevette informe qu'a été éjectée en deux-deux peu avant que le 2 septembre trépasse, en 1945, jour béni marqué sur toutes les bouches, fin de guerre. Statut marital › c'est pas qu'il a jamais cru au mariage, c'est qu'il a jamais eu vraiment l'occasion d'y croire. un peu désillusionné, il a quand même la naïveté de se dire que les âmes complémentaires ça peut quand même exister. en attendant il fait que papillonner, l'en a même chopé deux fois des mst - et depuis qu'il entend parler du sida, il en referme sa braguette si fort que ses couilles virent au bleu lycra. célibataire, regard de travers. Orientation sexuelle › c'est pas que ça existait pas pour lui, c'est que c'était assez sombre pour qu'il veuille pas tenter le coup avec une bougie. y'avait pas non plus de cases, même si on a tenté de lui apprendre l'amour de cette manière, paire de nibards avec paire de couilles et barbe avec rouge à lèvres. n'empêche que le jour où il s'est barré, larry, l'a fait gicler ses chaînes tellement loin qu'il en entend plus le claquement froid contre ses pieds. il regardait assez avant, maintenant il y porte plus attention, l'est toujours trop éclaté pour faire le difficile, une bouche ça sait faire son taff peu importe la tronche derrière. bisexuel si faut s'y frotter, même si les types il a tendance à faire un bond en arrière avec la peste rose qui traîne. Occupation(s) › l'a enchaîné larry, façon concours de bouffe dans le fin fond du trou du cul de l'ohio. le but c'était de cumuler assez dans le bide jusqu'à se faire gerber. l'a jamais tenu plus de trois ans un boulot, larry. il se cassait ou se faisait tirer dans les jambes pour qu'il tombe à genoux. venir claqué et arraché c'était pas franchement l'idée de l'année - il a pourtant jamais essayé de vraiment en changer. n'empêche qu'il doit se payer de quoi bouffer, que dormir dans sa bagnole et squatter chez les autres c'est pas le luxe rêvé, même si c'est pas lui que ça va déranger. il bosse à l'aéroport international john f. kennedy, celui qu'est derrière avec les valises, qui taxe avec ses potes quelques affaires pour les revendre en douce, qui laisse la pauvre cindy démunie sans sa robe de marque et ses pompes à 500 billets. pis y'a tout qui part dans la poudreuse, dans la piqueuse, tout ce qui se fout à l'intérieur tant qu'il y gagne en pseudo-spiritualité. Traits de caractère › impulsif, inconscient, vulgaire, franc, lâche, déterminé, nonchalant, maladroit, provocateur, excessif, bavard, moqueur, à l'écoute. Chanson fétiche › dans sa vieille bagnole qu'est tellement vintage qu'elle prend la poussière, il saigne une cassette si fort que c'en est à se demander comment elle fait pour pas dérailler.  yazoo, pas vraiment le groupe fétiche mais qu'aura su le faire beugler comme un rat crevé avec don't go qu'est sortie y'a trois ans tout juste. Film fétiche › c'est que les vieux films en noir et blanc ça a fait son temps, qu'il jure qu'après les effets spéciaux et les maux de bide à force de se fendre la poire. dans le genre il pourrait se le remater en boucle, il connaît la chanson par coeur, c'est ghostbusters en premier sur tout et pour tout. Groupe › à pas vouloir être passé de mode, même s'il est pas loin du vintage, compact disc. Moodboard › eat pray love Crédit(s) › tumblr, rodrigo garcia.

Manhattan › onde parasite à la radio qui fait grésiller les mots, qui fait tomber les phrases de john l'intello qui en avait sacrément gros. genre de résidu qui se balaie pas vraiment d'un coup de balais, qui s'oublie et qui laisse l'habitude le dézinguer à vitesse grand v. y'avait dans manhattan l'idée d'un renouveau y'a une vingtaine d'années. y'avait dans manhattan l'idée de changer, devenir un bon type, un bon gars qui reviendrait fier comme un paon dans la bicoque familiale avec le biff qu'il doit à chacun des membres. y'avait dans manhattan une idée, une belle idée, une idée qui devait se chérir, une idée qui devait s'aimer. la vérité c'est que y'a dans manhattan des élans de perdition et qu'il a pas de cailloux blancs à balancer sur la face d'un géant.

On dit tuer l'ennui, mais c'est faux.
C'est comme tirer sur un vampire.
Au bout d'un moment le revoilà frais comme un gardon, prêt à te sauter au cou.
Pour tuer l'ennui, il faut lui enfoncer un pieu dans le cœur.

Borderline ›

- on va mettre les choses au clair,
on va mettre les choses au clair parce que, l'air de rien, la clarté c'est bien,
la clarté c'est pas une bougie, c'est un peu le halo dans les églises,
ce halo t'sais, qui passe au travers et qui te balance sans faire exprès
c'est moi dieu qui t'cause,
alors on va mettre les choses au clair,
carte sur table,
bim bam boum,
coup d'poker,
tu tombes en arrière,
BEM.

silence.

- j'ai jamais promis, maman, être le bon gosse,
non franchement j'ai jamais signé quelqu'part pour t'promettre les monts,
les merveilles, pis les cailloux gros comme des bras qui vont avec,
j'ai jamais promis, maman, être irréprochable,
ni même franchement être capable de bien mettre un pied devant l'autre,
j'rampais,
j'suis des rampants maman,
mais c'est pas grave, t'es une mère, normal de flipper pour ton gosse,
normal de t'dire,
j'veux le meilleur pour lui
même s'il est con comme un balais
j'veux le meilleur pour lui
il le mérite mon fils
et j'te juge pas sur ça maman,
j'suis qui pour te juger ?
personne.

silence.

- n'empêche que ton argile, j'étais pas fait pour être façonné d'dans,
n'empêche qu'ed il a toujours été plus susceptible d'suivre les traces du succès,
même toi ed, on va pas s'mentir, t'avais les épaules,
les bonnes épaules pour,
les grandes épaules,
du béton, du métal, un mélange des deux,
même toi qu'a toujours eu les épaules,
même quand j't'ai taxé toute ta caisse,
la caisse d'ton restau, d'ton nouveau beau restau,
ta ridicule entreprise, minuscule entreprise,
même quand y'avait plus rien dans ton compte en banque,
même quand j'ai chopé ma bagnole pour m'tirer avec,
t'es jamais tombé ed,
t'es jamais tombée maman,
l'un, l'autre, jamais.

silence.

- mais j'suis désolé,
j'suis désolé m'man,
j'suis désolé ed,
j'suis désolé p'pa d'pas avoir posé de fleurs sur ta tombe,
d'pas avoir jeté dans ton cercueil tes médailles d'or et d'argent.

silence.

- j'suis désolé,
et c'est désolant.

cul posé sur le lit gris,
il regarde le combiné poussiéreux, pas touché,
retourne se coucher.