Marcia, elle est maigre, belle en scène, belle comme à la ville, la voir danser me transforme en excité. Oh, Moretto, comme ta bouche est immense quand tu souris. Et quand tu ris, je ris aussi, tu aimes tellement la vie, quel est donc ce froid que l'on sent en toi ? | |
Nom › le premier papa ne lui aura pas donné son patronyme avant de décamper, c'est le nom
rosenberg qui sera le premier qu'il gardera, avant d'en changer. maman s'est mariée, s'est fait une situation avec un homme qui croyait pouvoir en faire quelque chose, la contrôler.
hirschel, qu'il prendra par la suite,
petit cerf, et ça lui va bien. toujours l'impression d'appartenir à sa famille jusqu'à ce que son grand-père lui rappelle qu'au delà des apparences il n'en est rien, qu'il est à cinquante pourcent juste la pièce rapportée d'un américain.
Prénom(s) › melech, et c'est ainsi que l'anarchiste sera
roi. la maman qui l'a eue toute seule, toujours aussi honteuse de ne pas avoir su garder son compagnon le temps de quelques nombreuses années, qui a décidé de lui transmettre au moins ses aspirations. melech qui n'est personne de nom mais qui deviendra quelqu'un par la force de son prénom. sarah qui y croyait, même quand l'état civil lui a signifié qu'ils ne sauraient jamais l'écrire correctement, melech qui a été simplifié le plus possible, qui a épousé les lettres romanes de la meilleure façon qu'il a pu. melech, meilekh, meilec'h, juste mel, en fonction des endroits où la maman se réfugie, elle ne manque pas de toujours l'appeler.
Âge › dix-neuf bougies soufflées et la promesse d'une indépendance dont il a longtemps rêvé, peut-être un jour une liberté qu'il ne peut pour l'instant que caresser, melech qui se demande comment à l'aube des premiers mauvais choix de sa mère se défaire de la supervision de son grand-père. dix-neuf ans c'est l'âge de faire ses propres choix, et il y croit.
Date et lieu de naissance › ses grands-parents ont survécu aux pires traversées pour que ce soit à
new-york que le reste de la famille s'installe, première existence pour les plus jeunes de la lignée dans les quartiers ashké de harlem, totale refonte du quartier contre laquelle ils essayent encore de lutter ; leurs propriétés en passe de ne plus leur appartenir quand melech souffle ses premiers cris, et depuis les mêmes luttes pour garder les quelques immeubles délabrés qui habitent la grande famille.
dix-huit septembre mille neuf-cent soixante six, vingt ans après la guerre qu'il ne nomme jamais, qu'on a tamponné son existence civile dans un hôpital du coin.
Statut marital › célibataire, et tant qu'il n'est pas marié, l'enfant aurait tout intérêt à le rester son grand-père n'y croit pas une seconde, et le fils de ce dernier s'invite à un peu plus de naïveté. on a bien réussi à faire quelque chose de sa mère un peu trop volage et de sa plume à la place du coeur, on réussira bien à le caser. il trouvera bien parmi les autres de sa communauté chaussure à son pied, et en lui le cran de faire quelques enfants.
Orientation sexuelle › le sujet de discordes qui arrachent ses espoirs et convictions comme des cyclones s'acharneraient à déraciner sa maison, melech qui n'a jamais su le cacher, qu'il aimait
les garçons. c'est très tôt qu'il a posé la question, à sa maman qui a pali comme devant un fantôme, c'est le père hirschel qui n'a jamais réussi à en faire un homme, un vrai, celui de la trempe des héros. les gifles et les engueulades qui ne change rien au fait, melech qui a vraiment, vraiment essayé, alors qu'ils avaient déjà soufflé avant qu'il n'y mettrait pas assez de conviction, peut-être qu'ils avaient raison. et si moïse avait bien fait attention aux traits si particuliers et beaux des garçons, peut-être qu'il aurait changé son avis sur la question.
Occupation(s) › il aura travaillé d'arrache-pied pour y arriver. une bourse et une petite aide de la part de son père, et le voilà
étudiant à l'université, deuxième année. ce sont les
droits de l'homme et la
religion qui l'ont particulièrement intéressé, pas de doutes sur le lien entre les deux, et dans chacune de ses dissertations les mêmes élans passionnés. espère trouver l'espoir de se voir avocat, révolutionnaire et fier, renverser les carcans pour quelqu'un qui a trop longtemps été enfermé dedans, en attendant ne tient jamais en place sur les bancs de l'université. rêveur acharné et pas prêt à démordre de ses idées.
Traits de caractère › melech c'est quelqu'un qui en veut, qui est vraiment décidé. tendance à vouloir tout contrôler. à l'écoute, toujours, mais parfois un peu plus superficiellement. tente de voir midi à sa porte de temps en temps. incroyablement doux, la voix qui porte mais pas de beaucoup. de la conviction dans tout ce qu'il dit, melech qui valorise complètement l'honnêteté. rendre service comme seconde nature, quitte à se mettre dans de gros problèmes juste pour aider. melech qui survit difficilement avec son anxiété, qui subit rarement les pires situations mais qui regrette y penser systématiquement. débrouillard, esprit pratique plus que théorique qui ne supporte pas de ne pas transformer ses idées en réalité. autonome déterminé, trop proche de sa famille pour complètement s'en détacher. les hirschel qui signifient trop pour lui même si la moitié d'entre eux ne l'acceptent pas vraiment, ne veulent plus de ses déviances et souhaiteraient s'en passer. dévoué à son d.ieu comme à ses idées, melech qui gardera la religion dans ses premières pensées, qui demande tranquillement si les textes acceptent d'être critiqués et s'ils peuvent être analysés.
Chanson fétiche › the riddle, nik kershaw parmi les chansons anglophones qui font la une, sinon des dizaines de chansons en yiddish qui ont entouré ses premières années.
Film fétiche › nausicaa et la vallée du vent, qui reste toujours autant d'actualité, hymne écologique avant l'heure, dont il ne pourrait se lasser.
Groupe › compact disc.
It's not me you see. Pieces of valentine and just a song of mine to keep from burning history. Seasons of gasoline and gold. Wise men fold. Near a tree by a river, there's a hole in the ground, where an old man of aran goes around and around. And his mind is a beacon in the veil of the night. For a strange kind of fashion there's a wrong and a right, but he'll never, never fight over you
Manhattan › à manhattan il est quelqu'un qui y a toujours vécu, intégré dans le décor comme ses grands-parents le sont dans l'histoire de la ville, les petites mains qui ont conçu une ville dès qu'ils en ont eu la possibilité ; après un long périple en bateau, pas le temps de chômer. qui se faufile dans les villes à vélo, tente de ne pas se le faire voler, y réussit pendant quelques mois en en utilisant un suffisamment usé. confiant dans les quartiers qu'il connaît, bien plus hésitant dès qu'il approche greenwich village, et levant les yeux au ciel quand on lui parle de la beauté de l'upper east side et d'autres quartiers. ce qu'il aime c'est harlem, son berceau du judaïsme qu'il connaît, son israel personnel, la terre qui a sauvé ses parents et sa vie en même temps. harlem qui n'est pas parfait mais qui tente fort, et les gens honnêtes qui travaillent d'arrache pied pour qui en tant que futur avocat il a envie de lutter. c'est le manhattan des pauvres qu'il aime et qui l'aime, lui rend bien. ellis island et ses quartiers associatifs qu'il affectionne particulièrement, columbia et les yeshiva auxquels il se rend tout le temps. pas forcément connu, souvent apprécié pour ce qu'il fait pour les quartiers., toujours une main tendue vers les personnes les plus en difficultés. melech qui veut y croire, qu'on peut s'élever par l'effort et sans valoriser l'argent, dans la capitale du capitalisme désorienté.
Mais cette machine dans ma tête, machine sourde et tempête. Mais cette machine dans ma tête, leitmotiv, nuits secrètes, tatoue mon âme à mon dégoût. J'ai voulu tout chavirer, mon espoir s'est échoué, j'en ai marre de ramer. La détresse a pollué l'océan de mes pensées.
Borderline › au début il ne savait pas pourquoi saul le détestait. si c'était quelque chose qu'il avait fait, et quoi. il lui a fallu quelques temps pour comprendre que c'était qu'il existait. que son seul tort c'était d'être né au mauvais endroit, au mauvais moment, d'appartenir à un sang qui n'a pas à voir avec le leur, d'avoir quelque chose de faux, même en tentant. pas de possibilité pour lui de n'en avoir que faire alors que c'était sans cesse répété, que même les autres en classe ont fini par le dire et le répéter, sans comprendre pour quelles raisons ils avaient commencé. les yeux fermés, main sur son walkman, en jean délavé et tentant de mémoriser les cours de ce semestre, faisant mine, l'espace d'un instant, de ne pas entendre ses parents l'appeler. bien sûr que le grand-père serait là, celui qu'il aurait adoré pouvoir vénérer comme le survivant de toutes les guerres qu'il était, pour qui il avait tant de respect. peut-être que c'était pire d'être détesté par quelqu'un qu'on ne peut qu'aimer, qu'il est contraint de penser, alors que les sons de
sweet dreams are made of this disparaissent de son appareil. melech qui baisse le son la mort dans l'âme et la tristesse dans tout son corps, à pas savoir comment le repas va se dérouler. depuis longtemps un doute persistant, les nouvelles qui ne sont pas bonnes et qui ne sont pas justes, et eux qui ne veulent rien entendre, le dialogue qui est impossible, brisé. il voudrait leur dire, de la même façon qu'il le scande au dehors de l'école, ses points de vue, ses grandes idées, mais il se tait. ce n'est pas sa place de parler et il le sait - il est adulte aux yeux de la loi mais aux leurs ce n'est pas suffisant. alors c'est juste une assemblée de petits soupirs et de regards douloureux dès qu'il est question de ce genre débats, dès que saul décide d'avoir une opinion trop sévère ; soit systématiquement. melech qui descend parce qu'il doit, qui se demande encore son utilité à ce genre de repas. parce qu'il est sûr qu'en vérité on ne l'y veut pas. les embrassades qui sont rapides alors qu'ils manquent de temps, qu'ils manquent d'envie de se réunir, aussi. ses parents et saul qui se rassemblent autour de la table, melech qui s'apprête à passer au combat. à tenir le temps d'un repas.
les prières qui sont chantées, les mains qui sont lavées, le silence qui sait enfin tous les sauver. pas l'envie de raconter sa semaine à des personnes qui seraient contre la moitié de ce qu'il avait pu réaliser, juste de déguerpir au plus vite, de ne rien respecter des textes qu'il aime tant à une époque où il ne croit plus en la famille qui l'accueille malgré lui. juste l'idée qu'ailleurs, il y a quelqu'un qui tiendrait peut-être à lui, qu'il lui restait une autre chance qu'il n'avait jamais pu tenter. bien sûr que l'autre avait refusé la charge d'un enfant si jeune avec une personne si douce mais si atypique que sa mère, parce qu'ils avaient été trop jeunes, trop cons, trop surpris par la suite des événements, mais melech qui préfère caresser le doux espoir d'une potentielle rédemption des sentiments. qu'il penserait autre chose maintenant qu'il n'aurait plus à le nourrir ni à l'élever, cet inconnu qui même dans les insultes n'en a que l'air plus attrayant en ce moment.
c'est alors qu'il les a dit, les mots interdits, en pleine trêve, en plein moment partagé. melech qui s'est d'abord stoppé net, pas capable de savoir dans quel sens aller. sûr qu'il doit bouger. qui déglutit difficilement, regard fixe sur le paternel choisi administrativement, le temps de savoir s'il a bien entendu, peut-être encore un peu convaincu de l'avoir rêvé, tellement il avait pu l'anticiper - ce qui ne l'empêche pas de le regretter. œillade orage distribuée à toute l'assemblée, walkman saisi à la volée, avant de se diriger vers la porte d'entrée. repas de shabbat coupé net, envie de hurler. dans la rue les cailloux qui volent un moment, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus à sa portée. melech qui fait une entrée fracassante là où son grand-père habitait, sa faute, tout ça, d'entretenir une haine puérile et stupide envers quelqu'un qu'il avait tout fait pour ramener dans sa famille ; souffre douleur du premier jour, sans aucune autre fonction d'après ce dernier. skyler qui débarque complètement effarée, la gamine qui a plus de valeur dans sa famille qu'une autre pièce rapportée, sans savoir pourquoi, se doutant que c'était qu'il manquait de son cran, de son regard noir qui invite quiconque n'est pas d'accord à garder un silence absolument complet.
il l'a dit, qu'il dit, puis par trois fois ne fait que répéter, incalmable, alors que la petite blonde ne savait comment le consoler.
il l'a dit, comme ça, melech c'est du sida qu'on finira par l'enterrer.