date du rp › 15 janvier 1985
lieu du rp › le trottoir du bellini's @alfie bellini
- fucking jesus. à l’instant où il s’en rend compte, il s’doute que ça va lui retomber dessus façon météorites versus dinosaures. comme n’importe qui, il se fait au moins cinq fois les poches, repense le fil continu de sa journée d’hier et d’aujourd’hui. il sait bien que alfie va pas tarder, il sait bien que alfie va s’demander pourquoi et comment il peut s’faire son blé si son commerce est fermé depuis près de trois heures. et encore qu’il sait pas, alfie, qu’il y a plus de deuxième clé pour ouvrir la boutique depuis la semaine dernière. parce qu’il l’a déjà perdue au préalable, brandon. qu’il voulait pas faire plus con qu’il ne l’était au bout d’une seule semaine. il perd rarement autant d’trucs. faut dire qu’on l’cherche, faut dire qu’on creuse sa cervelle au burin. alors il accepte tout,
faut bien avancer, prendre des risques, finir la bouteille pour tester ses limites. comprendre l’invisible.
il sait pas si c’est le boulot qu’il lui faut mais c’est pas dur, il paraît, de fermer sa gueule pour payer son loyer. c’est louable, un choix acceptable pour oliver twist. alors il peut, laisser aux autres le loisir de se partager new-york. il a même pas à apporter le limoncello dans l’fond.
dans l’fond il doit tenir une porte.
cette porte. là, qui restera fermée le temps qu’il s’fasse démonter en pièces. parce qu’il le connait pas si bien que ça alfie mais qu’il faut être un poil pas net pour mettre un endroit comme celui-ci à la disposition de la pègre locale. sûrement qu’il stresse.
sûrement qu’il va perdre ce boulot et qu’il ira bientôt retourner au plaza comme une vulgaire poupée qui dit ni oui ni non.
mais peut-être. peut-être qu’il se laisse amadouer trop facilement brandon, qu’il court le fric et le pire de la révolution sexuelle.
il refait ses poches, en s’disant qu’il a loupé une forme au creux du vide. l’instant zéro plus proche de l’adrénaline que du soulagement.
peut-être qu’il ferait mieux de raconter n’importe quoi. une histoire à dormir debout, à marcher sur les mains.
il arrête de chercher, guette l’arrivée d’alfie en se repassant plusieurs scènes de films d’al pacino.
c’est quand il le voit qu’il panique brandon, qu’il fonce vers lui la boule au ventre.
- alfie, il reprend son souffle.
- alfie merci, on m’a volé mon manteau hier soir et— d’autres trucs, et— j’avais les clés. mais j’ai plus rien. et— j’peux pas ouvrir. l’autre trousseau est à l’intérieur, j’peux pas ouvrir. j’suis désolé. ça fait six ans que j'attends comme un plouc sur le trottoir.y a pas d’autres trousseaux, il le sait brandon. mais il s’dit qu’en attendant, c’est pas si mal comme excuse. que central park c’est encore suffisamment craignos pour que son histoire tienne la route.
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