Marcia, elle est maigre, belle en scène, belle comme à la ville, la voir danser me transforme en excité. Oh, Moretto, comme ta bouche est immense quand tu souris. Et quand tu ris, je ris aussi, tu aimes tellement la vie, quel est donc ce froid que l'on sent en toi ? | |
Nom › young, poussière parmi la poussière. concentré d'un point à l'autre des états-unis comme une vérité statistique. y en a des tas des young, y en a tellement qu'aucun ne s'est jamais fait remarquer pour quoi que ce soit. ça fait trois pas dans le square pour enfants du quartier et puis ça finit à la droguerie à vendre des sacs en faux cuir rose fushia. déambulant, sans pareil, avec le panache d'un pigeon dans les rues de new-york.
Prénom(s) › brandon, l'effet de mode oblige. y en avait pourtant au moins quatre dans l'voisinage des young quand il est né. l'troisième et dernier mioche. forcément y avait plus rien de l'héritage pseudo ancestrale alors ils ont trouvé l'idée la veille devant la télé.
Âge › sûrement coincé entre ses aspirations d'ado en mal d'amour et la difficulté de pas s'foutre dans le rouge le 5 du mois. y a encore l'insouciance du môme qui s'en sort pas si mal, qui roule dans de belles voitures et qui claque son salaire sur trois jours. qui préfère danser toute la nuit à défaut d'aller voir le dernier star wars au cinéma.
vingt-cinq ans, amoureux, désuet, des comètes qu'il projète du haut de sa propre tour d'astronomie.
Date et lieu de naissance › buffalo, entre toronto et new york le
29 décembre 1959. bien qu'il ait grandi dans la capitale de l'empire pepsi, à
hell's kitchen, dès ses cinq ans sans chapeau ni santiag.
Statut marital › l'genre de cellule qui s'divise en deux ou en mille. il sait pas trop. il a jamais apposé de la cire chaude là-dessus. ça lui a d'abord fait mal au cœur, esprit vengeur qui se met à piquer un peu au pif là où les couleurs sont les plus vives. snober l'aube pour les lumières factices de la nuit. de ce qui se révèle charnu dans le noir. là où
il n'était pas. là où il ne manquait pas de finir ivre mort sous le comptoir. et puis
l'intruse qu'il a d'abord détesté. l'intruse qui lui a tout volé en une fraction de seconde comme s'il était devenu, en un seul instant, une foutue princesse disney en guenilles. tête de mule qui fausse l'indifférence, qui s'éblouit de cette lune blonde à chaque faux contact.
Orientation sexuelle › il est resté des heures devant le joy of the void à guetter le bitume, adorer l'élégance malaimée qui émanait de l'endroit tout en s'faisant refouler à l'entrée. il a fait tourner les têtes et soulever les jupes des cheerleaders comme n'importe quel quarterback. angoissé à l'idée d'finir puceau ou vieux garçon. ça lui a pas collé que de mauvais souvenirs. de ses gestes empotés, maladroits, désireux de bien faire. peau de velours sur du chatterton. maintenant que le désir se dessine sur chaque homme et femme, exceptionnel ou fantasmée.
bisexuel, papillon rare de surcroît qui moque le commun des mortels depuis sa tour des terreurs.
Occupation(s) › il y a bien sûr tout ce fric qu'il affiche et qu'il frôle du bout des doigts, le moteur qui ronronne à son oreille en lui faisant mille promesses. l'hôtel à l'allure incommensurable, qui fait du gigantisme en face d'une supérette où tout new-york se précipite de deux heures à trois heures du mat pour saluer le travail de cet immigré pakistanais qu'on prend pour une tâche d'encre.
voiturier, le plus bas salaire qui s'affiche en costumes hors de prix - loués. belle gueule qui se précipite aux portes comme une infirmière au chevet d'un enfant malade. au petit matin, quand le froid s'engouffre à l'intérieur de son manteau pas bien épais qui ferait mourir n'importe qui de septicémie cent ans plus tôt, à dunkerque ou ailleurs. et puis il y a la nuit qui crève dans une autre forme d'opulence. qui s'attache en pourboires de la veille à l'intérieur du joy of the void. là où il s'esquinte en talons hauts et bas résille jaune.
drag-queen du vendredi soir au dimanche matin. là où il ne manque pas de planter ses faux ongles vernis dans le dos de parfaits inconnus.
Traits de caractère › orgueilleux, rancunier, passionné, vulgaire, vivace, sociable, bitch, sarcastique, insouciant, optimiste, capricieux, curieux, extraverti, fêtard.
Chanson fétiche › au-delà de toutes chansons produites pour le tumulte de broadway, et des autres, c'est sûrement
stand by me qu'il préfère. celle qui revenait le plus souvent sur le poste de radio de ses parents quand il était enfant. celle qui lui réchauffe le cœur en toutes circonstances.
Film fétiche › il a peut-être trop danser sur la musique ou idéaliser le beau zuko quand l'film est sorti, en 78. il ne jure que par
grease même si, la sortie de
footloose a été un petit évènement à ses yeux.
Groupe › compact disc.
Moodboard › friday i'm in love. Crédit(s) › kaotika, icons.
Manhattan › du tout manhattan plombé sous un soleil à 35°c il s’en moque. il a le sourire qui s’effrite quand il reçoit pas d’pourboire, l’insulte qui se siffle sous sa casquette bien vissée. y a l’envie de toucher ces gens-là, d’être ce fils prodige ou ce dramaturge perdue dans un mauvais bouquin. d’être leur pièce manquante, à tous. la folie des grandeurs, la soif insatiable de celui qui n’a rien à perdre à part peut-être son vieux tacot qui partirait même pas pour 200$. d’autres qui diront que c’est un garçon en carton-pâte,
dans le paraître, coûte que coûte, et qui ne sait pas comment commencer une phrase sans employer le pronom ‘je’. il s’fait rarement des amis au boulot.
de brandon, on dit qu’il a un QI en dessous d’la moyenne parce qu’il a pas fini le lycée. que c’est un nœud à problèmes avec une gueule d’ange. qu’il est très sociable, doux et prévenant quand ça l’arrange. quand il flaire le bon coup, le portefeuille bien garni de ceux qui bifurquent de wall street. il sait jouer l’amoureux transit brandon. le pique-assiette qu’on aurait mieux fait d’inviter au bal. et puis y a velvet, velvet qui serait presque plus accommodante qu’il ne l’est. velvet qui pique là où ça fait mal, quand ça fait mal. qui s’défend en talons hauts orange fluo. qui intrigue et qui provoque des guerres sans apporter la paix. qui s’finit à quatre heures du matin au bar, avec son sixième ou septième martini. qui s’invite aux tables pour s’faire payer des trucs. qui daigne pas sortir tant qu’on ne raccommode pas son bouton. qu’est beaucoup plus capricieuse, qui ressort le plus mauvais de sa personnalité.
Mais cette machine dans ma tête, machine sourde et tempête. Mais cette machine dans ma tête, leitmotiv, nuits secrètes, tatoue mon âme à mon dégoût. J'ai voulu tout chavirer, mon espoir s'est échoué, j'en ai marre de ramer. La détresse a pollué l'océan de mes pensées.
Borderline › il a l’impression d’enfiler mille soleils, d’arracher le ciel pour se doter de la plus belle cape. c’est une peinture d’une autre époque. démodée, il a manqué les sixties de peu. y a un peu de tout, de son amour pour le vif, de ce qui peut soudainement couper. micro coupures à travers le tissu acheté à prix d’or.
de l’utilité publique - quand on l’insulte le trottoir, quand on lui demande en rigolant c’est combien la passe.
de l’art crasse - qui fait languir secrètement n’importe quel créateur français.
de l’instantané - la musique qu’il a jamais appris à écouter moins fort. il dit qu’il y a quelque chose qui se produit brandon, que l’assourdissement l’aide à réfléchir, ou n’pas réfléchir.
il mate le world trade center,
mange ses spaghettis bolo tout seul,
une vie entière passée tout seul,
il sait repasser parce que sa mère à d’autres choses à foutre que d’lui torcher le cul au nom du grand amour maternelle.
qu’il a jamais frôlé d’une joue.
elle qui passe tout son temps à se plaindre de son boss -
elle qu’est plus que cynique
visage dure
aux désirs manqués
qu’a perdu tout amour propre
qu’a loupé l’amour tout court
qu’a préféré se soustraire
être
sans devenir
l’égal de zéro.
il mate le world trade center,
depuis sa fenêtre,
en s’disant qu’il est tout p’tit brandon, mais qu’il est né pour tout démolir, qu’il ira jamais bossé là-bas.
quoiqu’il arrive.
il deviendra pas un fantôme en costume tout gris, l’absence prolongée de weekends avortés.
il lui a dit qu’il lui apprendrait à pêché, un jour
mais brandon,
il a jamais appris à nager.
on lui a jamais acheté le vélo flambant neuf ni le chien tant désiré pour ses dix ans.
et ça l’rend fou - brandon, d’voir qu’il brille jamais suffisamment fort,
qu’il est pas dans l’épicentre du monde,
qu’on peut résolument, ne pas l’aimer.
de la peur d'être invisible ou transparent.